Stratégie et géopolitique de l’opposition à la conservation de la nature : le cas de l’ours des Pyrénées

International audience Les oppositions aux actions de conservation de la nature sont souvent présentées, de manière trop schématique, comme les réactions spontanées d'acteurs « locaux » à des initiatives portées par des institutions ou des groupes de pression environnementaux « extérieurs ». Da...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Benhammou, Farid, Mermet, Laurent
Other Authors: Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et des Forêts (ENGREF)
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: HAL CCSD 2003
Subjects:
Online Access:https://agroparistech.hal.science/hal-02964219
https://agroparistech.hal.science/hal-02964219/document
https://agroparistech.hal.science/hal-02964219/file/nss20031104p381.pdf
https://doi.org/10.1016/S1240-1307(03)00115-8
Description
Summary:International audience Les oppositions aux actions de conservation de la nature sont souvent présentées, de manière trop schématique, comme les réactions spontanées d'acteurs « locaux » à des initiatives portées par des institutions ou des groupes de pression environnementaux « extérieurs ». Dans cet article, un cas est présenté : les mouvements d'opposition aux actions de conservation de l'ours des Pyrénées, pendant la période 1997-2001. Son analyse montre que l'affichage de cette résistance comme locale relève d'une posture construite par des acteurs qui ne sont pas significativement plus « locaux » que les partisans de l'ours. Les actions de ces opposants relèvent plutôt d'une stratégie socio-professionnelle et politique pour le maillage et le contrôle du territoire, pour l'appropriation et la maîtrise de postes de pouvoir institutionnel et de ressources financières publiques. Sur cette base, on montre le caractère mystificateur d'analyses qui tendent à attribuer la résistance aux actions de conservation uniquement à des erreurs de la part des acteurs qui les portent. Ces résistances ont leurs dynamiques propres. Elles doivent être analysées de façon précise pour alimenter la réflexion sur les difficultés rencontrées par les actions en faveur de la nature. Les auteurs proposent pour cela une double perspective de gestion stratégique et de géopolitique, complétée par une nécessaire critique du local (ou, du moins, de certaines instrumentalisations de cette notion très flexible).