Un paléokarst « supra-pergélisol » dans les calcaires lutétiens (Soissonnais, France)

International audience : Les calcaires lutétiens du Bassin parisien sont peu karstifiés comparés aux autres formations calcaires. L’absence d’exokarst et de comportement hydrodynamique karstique militent en faveur d’un aquifère fissural perché à faible énergie (drainance vers les sables sous-jacents...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Devos, Alain, Fronteau , Gilles, Bollot, Nicolas, Barbin, Vincent, Chalumeau, Laurent
Other Authors: Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA), Groupe d'Étude sur les Géomatériaux et Environnements Naturels, Anthropiques et Archéologiques - EA 3795 (GEGENAA), Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA)-SFR Condorcet, Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA)-Université de Picardie Jules Verne (UPJV)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA)-Université de Picardie Jules Verne (UPJV)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)-Maison des Sciences Humaines de Champagne-Ardenne (MSH-URCA), Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA)-Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA), Ecologie et Dynamique des Systèmes Anthropisés - UMR CNRS 7058 (EDYSAN), Université de Picardie Jules Verne (UPJV)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: HAL CCSD 2018
Subjects:
Online Access:https://hal.univ-reims.fr/hal-02946808
Description
Summary:International audience : Les calcaires lutétiens du Bassin parisien sont peu karstifiés comparés aux autres formations calcaires. L’absence d’exokarst et de comportement hydrodynamique karstique militent en faveur d’un aquifère fissural perché à faible énergie (drainance vers les sables sous-jacents) et peu capacitif. Cela s’explique par la présence d’une couverture géologique marno-calcaires (Marnes et caillasses du Lutétien supérieur) fournissant des eaux peu agressives et les dynamiques géomorphologiques de détente liée à l’incision des vallées (cambrure de versant, extension latérale). Pourtant, de nombreuses carrières souterraines du Soissonnais (« creutes ») recoupent un paléokarst représenté par des conduits calés sur fracture et caractérisés par un remplissage argilo-sableux remarquablement rythmé rappelant les varves glaciaires (couples de lamines de 1.9 mm d’épaisseur moyenne). L’étude sédimentologique (morphoscopie des quartz, granulométrie, calcimétrie, colorimétrie, matière organique) et une datation de ces rythmites (14C) dans une creute du Soissonnais à Acy (Aisne) montrent que ces remplissages s’inscrivent dans des conditions hydrodynamiques très calmes en régime noyé à épinoyé, et sont issues du démantèlement fluviatile de la couverture sableuse du Bartonien et des lœss lors du dernier maximum glaciaire (stade isotopique 2). Ces observations témoignent d’une karstification en zone active, perchée au-dessus du permafrost régressif dans les vallées, et qui exploite la fantômisation initiale bien plus ancienne. Elles permettent de proposer de nouvelles hypothèses morphogénétiques sur la karstification des bas plateaux du Bassin parisien généralement associés à l’incision des vallées et au recul de couverture.