Acquisition des bois en zone arctique : problèmes de reconnaisance

International audience Au nord de la ligne des arbres, la toundra domine il n'y pousse que des essences naines qui rampent au sol plus qu'elles ne s'élèvent vers le ciel. Comment dans l'Arctique, milieu sans arbre, le bois peut-il être partie intégrante du système technique des s...

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Bibliographic Details
Main Author: Alix, Claire
Other Authors: Archéologie des Amériques (ArchAm), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UP1)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: HAL CCSD 2002
Subjects:
Online Access:https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02094306
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02094306/document
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02094306/file/Cahier%20des%20the%CC%80mes_ArScAn_02%20Th01_Alix%20C._Acquisition%20des%20bois%20en%20zone%20arctique%20-%20proble%CC%80mes%20de%20reconnaissance.pdf
Description
Summary:International audience Au nord de la ligne des arbres, la toundra domine il n'y pousse que des essences naines qui rampent au sol plus qu'elles ne s'élèvent vers le ciel. Comment dans l'Arctique, milieu sans arbre, le bois peut-il être partie intégrante du système technique des sociétés ? Le bois, utilisé comme élément architectural ou mobilier, n'est pas de croissance locale, il provient de troncs naturellement transportés par eaux et par glace depuis les fleuves nord-américains et sibériens. Depuis 4000 ans et jusqu'à ce que les Européens apportent et vendent des essences commerciales, c'est le bois flotté qui a constitué la principale ressource de bois Petersen 1986). Exogène, quoique disponible localement, le bois n'est plus un végétal mais un matériau. Lié au monde marin, c'est un « don de la mer » (Charpentier 1984), qui, à ce titre, ne doit pas être mêlé aux produits de la terre : il est soumis à des tabous (Jenness 1922 , p. 98 & 184).Une réflexion sur le rôle du bois dans les sociétés néo-eskimo et inuit a été préalablement nécessaire à l'élaboration d'une méthodologie adaptée aux objets archéologiques en bois de l'Arctique. Nos travaux sont donc une contribution à la connaissance du système technique de la culture de Thulé, connue surtout comme une population de chasseurs de baleines qui évolue dans l'Arctique au cours du deuxième millénaire ap. J.-C. LesThuléens sont les ancêtres directs des Inuit historiques et appartiennent à la tradition néo-eskimo qui apparaît dans le détroit de Béring un peu avant le tournant du 1er millénaire ap. J.-C. Ils se développent sur la côte nord de l'Alaska et partent vers l'Arctique oriental aux alentours de 1000 ap. J.-C, d 'abord vers le détroit du Lancaster puis vers le nord-ouest du Groenland. Cette unité de lieu géographique, de milieu et la continuité culturelle entre la culture thuléenne et Inuit nous amènent à avoir recours aux données issues de l'ethnographie et de l'ethnohistoire.