L’intégration des Autochtones : vers des territoires post-coloniaux ? La Nature et la Culture comme outils décoloniaux chez les Samis et les Cris

International audience Si la tendance globale va vers l’intégration des acteurs autochtones dans certains modèles de gestion territoriale, il est nécessaire de questionner la nature de cette intégration et de ses caractéristiques structurelles. Les cas du Sápmi suédois et d’Eeyou Istchee - Baie Jame...

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Bibliographic Details
Main Author: MARAUD, Simon
Other Authors: Laboratoire de Géographie Physique et Environnementale (GEOLAB), Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand 2 (UBP)-Université Clermont Auvergne 2017-2020 (UCA 2017-2020 )-Université Clermont Auvergne (UCA)-Institut Sciences de l'Homme et de la Société (IR SHS UNILIM), Université de Limoges (UNILIM)-Université de Limoges (UNILIM)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Université Laval Québec (ULaval), GEOLAB, MAISON EUROPÉENNE DES SCIENCES DE L'HOMME ET DE LA SOCIÉTÉ
Format: Conference Object
Language:French
Published: HAL CCSD 2017
Subjects:
Online Access:https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01628954
Description
Summary:International audience Si la tendance globale va vers l’intégration des acteurs autochtones dans certains modèles de gestion territoriale, il est nécessaire de questionner la nature de cette intégration et de ses caractéristiques structurelles. Les cas du Sápmi suédois et d’Eeyou Istchee - Baie James, au Québec, permettent d’offrir une analyse de deux processus de prise en charge autochtone, l’un avec Laponia, le patrimoine naturel et culturel mondial de l’UNESCO, et l’autre avec Assinica, un parc national du Québec créé par les Cris de la communauté d’Oujé Bougoumou. Dans les deux cas – à des degrés différents –, les Autochtones samis et cris sont désormais des acteurs centraux de la gestion de certaines parties de leur territoire. Ces aires protégées sont notamment accompagnées de la mise en place d’un éco-tourisme autochtone, prônant les valeurs et l’authenticité de la culture autochtone concernée. Cette reconquête du pouvoir sur les territoires ancestraux se veut freiner l’avancée du capitalisme néo-libéral occidental au sein de régions riches en ressources naturelles. En permettant l’émergence d’un « développement alternatif, » les Cris et les Samis engendrent alors un procédé décolonial fort mettant en avant la culture ancestrale ainsi que la Nature locale qui, tous deux, sont alimentées par un ensemble d’imaginaires romantiques coloniaux.Dans cette communication, il sera question de repenser ces processus de décolonisation, en s’attachant notamment aux outils pour les mettre en place. Si un parc national autochtone permet une intégration de certaines communautés, il n’est pas automatique qu’il remette en cause une territorialité et une vision du territoire occidentales. En outre, si l’éco-tourisme autochtone est encourageant pour faire naître un dialogue interculturel tout en se faisant ambassadeur et défenseur d’une exceptionnalité culturelle menacée, il intègre cette même culture aux lois du marché, en en faisant un monopole de rente. Ce serait alors une décolonisation autochtone par l’intégration de ...