Chevaux, rennes et vaches en Iakoutie : trois configurations de domestication et d’élevage

International audience À partir d’enquêtes de terrain menées en république Sakha (Iakoutie) entre 1994 et 2015, l’auteur porte un regard ethnographique sur les techniques de domestication et d’élevage du cheval, comparant non plusieurs types d’élevages équins en divers lieux, mais les élevages de pl...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Ferret, Carole
Other Authors: Laboratoire d'anthropologie sociale (LAS), École des hautes études en sciences sociales (EHESS)-Collège de France (CdF (institution))-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: HAL CCSD 2017
Subjects:
Online Access:https://hal.science/hal-01614306
https://hal.science/hal-01614306/document
https://hal.science/hal-01614306/file/Ferret%202017a.pdf
Description
Summary:International audience À partir d’enquêtes de terrain menées en république Sakha (Iakoutie) entre 1994 et 2015, l’auteur porte un regard ethnographique sur les techniques de domestication et d’élevage du cheval, comparant non plusieurs types d’élevages équins en divers lieux, mais les élevages de plusieurs espèces en un même lieu, afin de dégager certaines spécificités de la relation homme-cheval.En Sibérie orientale, les Iakoutes ont adapté le système pastoral des steppes à un milieu de taïga, caractérisé par un climat continental d'une rigueur inouïe. Comment élever du bétail dans de telles conditions naturelles extrêmes ? Les choix techniques engendrent des configurations d’élevage différentes suivant les caractéristiques des trois principales espèces élevées : chevaux, rennes et vaches. Tandis que les bovins sont gardés dans des étables pendant la saison froide, chevaux et rennes paissent en liberté l’année durant. Les chevaux reçoivent parfois un affouragement complémentaire, à la différence des rennes qui, en revanche, sont davantage surveillés. Rennes, chevaux et vaches semblent se placer à des niveaux croissants sur l’échelle de la domestication, mais les marqueurs de domesticité (intensité du nourrissage, du gardiennage, contrôle de la reproduction, apprivoisement, dressage et travail), qui reflètent des liens de proximité et de dépendance unissant les animaux aux hommes, ne varient pas toujours parallèlement. Si la discontinuité des actions est bien une caractéristique de l’élevage iakoute du cheval, elle ne peut pas être étendue à l’ensemble du pastoralisme d’Asie intérieure, toutes espèces confondues.