Description
Summary:International audience Succédant à des travaux épars et parfois précusrseurs (Gironcourt, 1932) sur la géographie de la musique, les travaux des géographes francophones ont mobilisé ces dernières années les avancées des recherches anglophones et leurs terrains européens et internationaux pour démontrer la pertinence de la "géomusique" à la fois comme champs à part entière mais aussi comme épistémologie féconde dans le tournant culturel de la géographie. La musique y apparaît comme un objet géographique, digne de figurer dans les dictionnaires et propice au dialogue interdisciplinaire aussi bien avec les disciplines qui lui sont entièrement consacrées (musicologie, ethnomusicologie) qu’avec celles qui l’utilisent comme un matériau empirique pour les sciences humaines (anthropologie, sociologie, psychologie cognitive, philosophie etc.). Cette ouverture disciplinaire de la géomusique, probablement due au fait que la géographie, avant tout une science visuelle, nécessitait dans un premier temps de s’assurer que la musique était bien un « objet spatial ». Le son et sa diffusion (métrique), l’écoute (spatialité/orientation), les sociétés et leurs territoires, la géohistoire, l’aménagement culturel du territoire, les migrations, la mondialisation/métropolisation, tous ces angles d’attaques et bien d’autres ont été abordé dans les très nombreux textes rassemblés ces dernières années. Ce numéro "Géomusique" de la revue l'Information Géographique s'intéresse aux figures de l'attachement qui marquent les relations entre l'humain, son environnement sonore et musical et les territoires. Le chant Sami de Laponie, les musiciens improvisateurs de Karpathos, l'expression de la saudade dans le musique brésilienne, les parcours des étudiantes japonaises du Conservatoire de Paris, la musique techno noire de Detroit et les carrières de rappeurs aux Etats-Unis et en France sont des jalons de ce questionnement.