Les Sâmes et leur environnement : conceptions et enjeux

International audience Les Sâmes, anciennement appelés Lapons1, sont à la fois une minorité ethnique et un peuple autochtone, vivant dans la partie la plus au Nord du continent européen. Ils sont répartis sur quatre États : Norvège, Suède, Finlande et Russie (dans le nord-ouest de la péninsule de Ko...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Gunslay, Nicolas
Other Authors: Arctic Centre University of Lapland, University of Lapland
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: HAL CCSD 1999
Subjects:
Online Access:https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01203624
Description
Summary:International audience Les Sâmes, anciennement appelés Lapons1, sont à la fois une minorité ethnique et un peuple autochtone, vivant dans la partie la plus au Nord du continent européen. Ils sont répartis sur quatre États : Norvège, Suède, Finlande et Russie (dans le nord-ouest de la péninsule de Kola). Leur effectif est estimé entre 60 000 et 100 000 individus2. Ils ont vécu et vivent encore dans un environnement où les conditions climatiques, géographiques et écologiques rendent difficile la survie des groupes humains. Tout au long de leur existence, ils ont développé un système économique, politique et culturel très fortement lié à l'exploitation de leur milieu naturel et exprimant leur relation à la nature, qui leur a permis de s'y maintenir. La forme d'exploitation du milieu qu'ils ont adoptée repose sur un équilibre parfait entre l'utilisation des ressources et les besoins humains nécessaires à la survie du groupe, selon des principes philosophiques et religieux fondés sur l'importance égale donnée à chaque élément composant leur environnement qu'il soit humain, animal, végétal ou minéral. Ainsi la culture sâme, et par là même l'identité et l'unité sâmes, s'exprime totalement dans la relation de l'homme à la nature. Mais comme les Inuits ou les Indiens d'Amérique, pour ne citer que les exemples les plus connus, les Sâmes ont subi dès le XVIIe siècle les pressions colonisatrices et assimilatrices des États majoritaires, motivés par des intérêts idéologiques et religieux, dans un premier temps, puis politiques, stratégiques et économiques, dans un second temps. Le peuple sâme est entré dès lors dans un processus de déstructuration et de désintégration culturelles dû en partie à une surexploitation de leur milieu naturel (exploitation industrielle et hydrologique) et aussi aux effets des politiques d'assimilation visant, par exemple, à interdire la pratique de leur langue, et de façon générale à éradiquer leur culture dans son ensemble.