Président Vent du Soir d'Elfriede Jelinek ou le kitsch historique

National audience Réactualisation de la féérie satirique Vent du Soir ou l'horrible festin de Johann Nestroy, mise en musique par Jacques Offenbach, le dramuscule Président Vent du Soir met en scène un président cannibale, sur fond d'île exotique, dont les sujets se font rares en raison de...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Wind, Priscilla
Other Authors: Centre de recherches interdisciplinaires et transculturelles - UFC (EA 3224) (CRIT), Université de Franche-Comté (UFC), Université Bourgogne Franche-Comté COMUE (UBFC)-Université Bourgogne Franche-Comté COMUE (UBFC), Presses Universitaires de Dijon, Kitsch et arts scéniques
Format: Conference Object
Language:French
Published: HAL CCSD 2009
Subjects:
Online Access:https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00488088
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00488088/document
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00488088/file/president_vent_du_soir_version_finale.pdf
Description
Summary:National audience Réactualisation de la féérie satirique Vent du Soir ou l'horrible festin de Johann Nestroy, mise en musique par Jacques Offenbach, le dramuscule Président Vent du Soir met en scène un président cannibale, sur fond d'île exotique, dont les sujets se font rares en raison de l'insatiabilité du dictateur. Pour redonner de l'éclat à son petit pays en perte de vitesse, Vent du Soir invite son tyran de voisin, Apertutto, au Bal de l'Opéra. Mais un Ours Blanc tout-puissant finit par dévorer ces petits dirigeants ridicules sous les acclamations de la foule. A la fin de l'Ere communiste, la pièce s'affiche comme une valse ultime et dérisoire où idéologies présentes et passées se confondent en un seul et même cannibalisme ridicule. Ecrite en 1987, cette pièce renoue à la fois avec la satire de l'Autriche, pays dont le kitsch intrinsèque masque difficilement un passé ambivalent, tout en étendant la critique aux grandes idéologies de l'époque. Par une esthétique théâtrale visant à rendre l'acteur accessoire et l'accessoire essentiel, la dramaturge propose une scénographie basée sur l'objet kitsch comme catalyseur de réseaux sémantiques, dont la profusion permet de déconstruire les discours idéologiques prononcés par les succédanés de personnages. «Station de correspondance entre l'être et l'oubli » selon Milan Kundera, le kitsch matérialise sur scène une idylle intermédiaire entre présent et passé, entre actualité et refoulement, qui vient conjurer par cette stylisation le véritable sens du kitsch historique: l'omniprésence du totalitarisme médiatico-politique comme machine de propagande prête à tout pour dissimuler les pages noires de l‘Histoire. Le kitsch scénique redonne aux idéologies actuelles la patine de l'ancien et se fait ainsi synonyme de processus mémoriel.