Altération par des champignons de sédiments basaltiques en milieu froid : comparaison de données de terrain et de résultats expérimentaux

Pendant longtemps, la dégradation des roches en milieux périglaciaires a été considérée comme le fait des seuls processus mécaniques (gélifraction), le séjour de l'eau à l'état solide une bonne partie de l'année étant un argument supplémentaire de rejet des processus physico-chimiques...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Etienne, Samuel, Dupont, Joëlle
Other Authors: Laboratoire de Géographie Physique et Environnementale (GEOLAB), Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand 2 (UBP)-Université Clermont Auvergne 2017-2020 (UCA 2017-2020 )-Université Clermont Auvergne (UCA)-Institut Sciences de l'Homme et de la Société (IR SHS UNILIM), Université de Limoges (UNILIM)-Université de Limoges (UNILIM)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Systématique, adaptation, évolution (SAE), Université Pierre et Marie Curie - Paris 6 (UPMC)-Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Format: Conference Object
Language:French
Published: HAL CCSD 2000
Subjects:
Online Access:https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00267986
Description
Summary:Pendant longtemps, la dégradation des roches en milieux périglaciaires a été considérée comme le fait des seuls processus mécaniques (gélifraction), le séjour de l'eau à l'état solide une bonne partie de l'année étant un argument supplémentaire de rejet des processus physico-chimiques d'altération dans les milieux froids. La mise en avant récente de l'importance des micro-environnements dans la dynamique des affleurements rocheux montre que climat de l'air et climat de l'interface atmosphère-lithosphère peuvent être fort différents (importance de l'exposition au vent, de l'albédo, etc.) la géomorphogenèse qui s'exerce au niveau des cortex rocheux millimétriques ne saurait alors s'expliquer uniquement par le schéma traditionnel. L'étude de l'évolution subaérienne, au cours de l'Holocène, de dépôts morainiques dans le sud de l'Islande montre que la bioaltération, commandée par les microorganismes (bactéries, champignons), est le premier processus, dans l'espace et dans le temps, de dégradation des surfaces rocheuses. Elle se manifeste par la formation de cortex d'altération superficiels dont les caractères morphologiques (couleur notamment) trahissent les structures des populations fongiques. L'effectivité de l'action des champignons est attestée par des études expérimentales in vitro qui sont comparées aux échantillons de terrain (observations exoscopiques au MEB). L'existence de dépôts diachroniques permet de proposer des courbes de croissance des cortex d'altération ainsi qu'un modèle d'évolution dans le temps (durée de vie des cortex, interférences des autres processus d'érosion : microgélifraction, corrasion). La bioaltération apparaît alors comme un préalable indispensable à la dégradation mécanique des faciès basaltiques massifs.