La construction de la personne au Nunavik. Ontologie, continuité culturelle, et rites de passage

Dans la perspective d’une anthropologie ontologique, la thèse vise à mieux comprendre les continuités et les transformations au sein des rites de passage chez les Inuit du Nunavik, depuis leur conversion au christianisme jusqu’au contexte actuel. Les rites de la grossesse, de l’accouchement, et de l...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Pernet, Fabien
Other Authors: Laugrand, Frédéric Benjamin, Morin, Françoise
Format: Thesis
Language:French
Published: Université Laval 2014
Subjects:
Online Access:http://www.theses.ulaval.ca/2014/30323/30323.pdf
Description
Summary:Dans la perspective d’une anthropologie ontologique, la thèse vise à mieux comprendre les continuités et les transformations au sein des rites de passage chez les Inuit du Nunavik, depuis leur conversion au christianisme jusqu’au contexte actuel. Les rites de la grossesse, de l’accouchement, et de la naissance, y sont décrits en détail, tout comme le processus de dénomination de l’enfant, puis les rites de la première fois. Cette ethnographie mobilise une démarche comparative régionale, et s’appuie sur plusieurs collaborations avec des institutions du Nunavik. Les séquences de ces rites de passage sont dès lors analysées à la fois comme des temps forts de la construction de la personne, et comme des témoins de la résilience manifestée par la culture inuit. Au cœur de la socialisation de l’enfant, ces rites apparaissent en effet avoir contribué à transmettre certains principes culturels grâce auxquels différents éléments de la cosmologie chrétienne ont pu être adaptés et incorporés. Ces rites auraient alors participé de l’actualisation de la cosmologie inuit au XXe siècle, et en particulier de la réorganisation des relations que les humains entretiennent avec différents êtres non-humains. En transmettant jusqu’à aujourd’hui les principes ontologiques fondant ces relations, après y avoir intégré plusieurs éléments de la tradition chrétienne, ces rites suggèrent de considérer l’importance du rôle socialisateur des êtres non-humains – fœtus, défunts, animaux, esprits – dans l’éducation enfantine, et appellent une réflexion sur l’extension de la notion de personne aux êtres non-humains.