Gestion de la chaine opératoire de traitement des peaux et implication socioéconomique de la femme dorsétienne (Detroit d'Hudson, Nunavik). Ethnoarchéologie, tracéologie et analyse de genre

Le fait dorsétien reste à ce jour, en préhistoire de l’Arctique, sujet à de nombreux débats quant à sa définition exacte, les modalités entourant son implantation, son expansion et sa disparition de la portion Est de l’Arctique canadien, ainsi que l’organisation socioéconomique qui le caractérise. L...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Dionne, Marie-Michelle
Other Authors: Woollett, James
Format: Thesis
Language:French
Published: Université Laval 2013
Subjects:
Online Access:http://www.theses.ulaval.ca/2013/29226/29226.pdf
Description
Summary:Le fait dorsétien reste à ce jour, en préhistoire de l’Arctique, sujet à de nombreux débats quant à sa définition exacte, les modalités entourant son implantation, son expansion et sa disparition de la portion Est de l’Arctique canadien, ainsi que l’organisation socioéconomique qui le caractérise. La compréhension des chaînes opératoires reliées à la production de la culture matérielle constitue un moyen privilégié d’accéder à l’univers des choix techniques et socioéconomiques. Suivant la documentation ethnographique, nous considérons que l’analyse de la séquence de traitement des peaux, dans le but de produire les vêtements et l’équipement nécessaires à la survie en milieu arctique, peut donner accès aux modes de gestions des différentes phases de cette activité technique dans le temps et dans l’espace, ainsi qu’à la nature de la contribution féminine au cours du cycle saisonnier d’exploitation des ressources. Cette étude démontre que, suivant les similarités et les contrastes extraits d’une confrontation entre les modes de gestion des chaînes opératoires de traitement des peaux Inuit et Dorsétien, il est possible de proposer un modèle révélant le mode d’organisation socioéconomique de ces derniers, ainsi que d’aborder la nature des relations sociales (relations de genre) sous-jacentes. Étant soumis à un cycle saisonnier de disponibilité et d’accessibilité aux ressources, ainsi qu’à des besoins matériels équivalent à celui ceux des Inuits, les peuples dorsétiens ont pu élaborer un mode de gestion de leurs activités techniques et de leurs relations sociales particulier, en accord avec une réalité culturelle et sociale qui se distingue de celle de leurs successeurs. La combinaison des analyses tracéologiques (identification de la fonction de l’outillage en chert et en quartz) et spatiales, complétée par une analyse des relations de genre, permet de générer les données nécessaire à ce type d’étude. Les trois sites archéologiques sélectionnés sont situés le long du littoral sud du détroit d’Hudson au Nunavik. La période culturelle couverte par ces derniers comprend la phase de transition du paléoesquimau ancien au paléoesquimau récent (Pita KcFr-5 / 2800-2600 AA), ainsi que la phase dite Dorsétienne (Tivi KcFr-8A / 2600-1000 AA et Tayara KbFk-7 / 2125 – 1186 AA). Mots clés : Paléoesquimau, Dorsétien, chaîne opératoire de traitement des peaux, analyse lithique, tracéologie, expérimentations archéologiques, ethnoarchéologie, analyse de genre, archéologie de l’espace domestique, cycle saisonnier, fonction des outils, microlame. To this day, Dorset culture continues to be the subject of numerous debates in the field of Arctic prehistory, regarding its exact définition, the methods it used to establish itself, its expansion, and its disappearance from the eastern portion of the Canadian Arctic, as well as its characteristic socioeconomic organization. An understanding of the chaînes opératoires related to their material culture represents a privileged path to access a universe of technical and socioeconomic choices. By following the ethnographical documentation, we consider that the analysis of the skins working process, for the purpose of producing the garments and equipment necessary to survive in an Arctic environment, could provide access to methods to manage the different phases of this technical activity in time and space, in addition to showing the nature of female contributions throughout seasonal cycles of resources availability. This study demonstrates that, by looking at the différences and similarities gathered through a comparison between the management methods of production processes to treat animal skins used by the Inuit and Dorset cultures, it is possible to suggest a relevant model of the socioeconomic organization of the latter, as well as to approach the nature of their underlying social and gender relations. Being subject to a seansonal cyle of availability and access to resources, while experiencing material needs équivalent to those of the Inuit, the Dorset peoples were able to create a particular method for managing their technical activities and their social relationships, consistent with a cultural and social reality that differs from the one experienced by their successors. A combination of use-wear analyses (identification of the use of tools in chert and quartz) and spatial analyses, completed by an analysis of gender relationships, allows the data necessary in this type of study to be generated. The three archaeological sites chosen are located along the southern coastline of the Hudson Strait in Nunavik. The cultural period covered by these sites covers the transitional phase from ancient to récent Paleo-Eskimo (Pita KcFr-5/2800-2600 B.P.), as well as the one knows as the Dorset phase (Tivi KcFr-8A/2600-1000 B.P. and Tayara KbFk-7/2125-1186 B.P.). Keywords: Paleo-Eskimo, Dorset, skin process chaîne opératoire, lithic analysis, use-wear analysis, archaeological experiments, ethno-archaeology, gender analysis, household analysis, seasonal cycle, tools function, microblades.