Du stéréotype à la performance : les détournements des représentations conventionnelles des Premières Nations dans les pratiques performatives

Cette thèse aborde des pratiques performatives contemporaines qui détournent les représentations conventionnelles des Premières Nations d'Amérique du Nord, pour dénoncer ou déjouer les clichés qui leur sont associés, pour exprimer ou évoquer l'amérindianité de manière critique et créative,...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Lamy Beaupré, Jonathan
Format: Text
Language:unknown
Published: 2012
Subjects:
Online Access:http://www.archipel.uqam.ca/5113/1/D2355.pdf
Description
Summary:Cette thèse aborde des pratiques performatives contemporaines qui détournent les représentations conventionnelles des Premières Nations d'Amérique du Nord, pour dénoncer ou déjouer les clichés qui leur sont associés, pour exprimer ou évoquer l'amérindianité de manière critique et créative, et pour mettre en place une représentation personnelle et non conventionnelle du sujet amérindien. Les œuvres ici étudiées ont été réalisées dans les trente dernières années et sont issues principalement de l'art de performance (performance art) mais aussi des arts visuels et de la poésie, parfois combinés sous un mode interdisciplinaire. Ce corpus réunit, à la manière d'un commissariat d'exposition, des œuvres choisies parmi le travail de douze créateurs principalement (mais pas exclusivement) amérindiens : KC Adams, Lori Blondeau, Yves Boisvert, Jimmie Durham, Marvin Francis, Coco Fusco, Guillermo Gomez-Pena, Edgar Heap of Birds, Terrance Houle, James Luna, Kent Monkman et Josée Yvon. La diversité de leurs pratiques respectives permet de dresser un éventail varié des différentes possibilités de détournement des stéréotypes liés aux Premières Nations. La réflexion menée avec ces œuvres se situe dans un croisement entre les théories de la performance (performance studies), les études culturelles (cultural studies) et l'étude des Premières Nations (native studies). Elle est également nourrie par des travaux issus de la sémiologie, de l'histoire de l'art, des études littéraires et de l'anthropologie. Cette recherche interdisciplinaire aborde dans un premier temps (chapitre 1) la construction symbolique de l'amérindianité, qui se trouve élargie et défigée par les pratiques performatives abordées dans cette thèse. Trois œuvres de performance sont ensuite analysées de manière détaillée : The Artifact Piece (1987) de James Luna (chapitre 2), Two Undiscovered Amerindians (1992-1994) de Coco Fusco et Guillermo Gomez-Pena (chapitre 3) et Putting the Wild back to the West (2004-2010) de Lori Blondeau et Adrian Stimson (chapitre 4). Le chapitre 5 étudie quant à lui une sélection d'œuvres artistiques et littéraires, qui possèdent une forte dimension performative, parmi le travail des autres artistes et écrivains mentionnés plus tôt. L'analyse de ces pratiques performatives se montre particulièrement attentive à la tension entre stéréotype et subjectivité, de même qu'entre violence et ironie. Elle vise à démontrer qu'il est possible, en détournant les signes qui évoquent les Premières Nations de manière conventionnelle et reconnaissable, d'exprimer autrement l'amérindianité. Ces détournements affectent la perception des Premières Nations chez le spectateur et permettent de disconvenir des idées reçues à leur sujet. Ils mettent également en œuvre une amérindianité performative qui s'incarne par une attitude ironique, inscrivant l'expression identitaire et culturelle dans une dynamique qui remet en mouvement la représentation et la signification. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Stéréotype, Performance, Détournement, Représentation, Premières Nations, Pratiques performatives, Cliché, Convention, Disconvenance, Performativité, Amérindianité, Trickster.