Maldéveloppement socio-économique dans les communautés Attikameks-Montagnaises et la question de l'autonomie gouvernementale

Au Québec, les communautés autochtones font face à divers problèmes tant sociaux qu'économiques. Parmi ces problèmes on retrouve, entre autres, un taux de décrochage élevé chez les jeunes autochtones (d'où un faible niveau de scolarité), un taux de chômage élevé pouvant créer un taux de dé...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Siméon, Geneviève
Format: Thesis
Language:unknown
Published: 1994
Subjects:
Online Access:http://constellation.uqac.ca/1273/1/1502241.pdf
Description
Summary:Au Québec, les communautés autochtones font face à divers problèmes tant sociaux qu'économiques. Parmi ces problèmes on retrouve, entre autres, un taux de décrochage élevé chez les jeunes autochtones (d'où un faible niveau de scolarité), un taux de chômage élevé pouvant créer un taux de dépendance à la drogue et/ou l'alcool. Toutes ces difficultés créent un malaise social qualifié de «maldéveloppement». En effet, ce terme implique qu'il y a quand même un développement dans les communautés autochtones mais que beaucoup d'individus y réagissent en un "mal" de vivre qui se veut une non-conformité avec les attentes culturelles. Cette situation trouve ses sources dans les décisions gouvernementales passées et présentes; décisions qui ont souvent nié aux Autochtones leur droit à s'autogouverner en tant que nation. L'Histoire a parfois reconnu ce terme de nation en parlant des Amérindiens mais d'autres époques l'ont vu relégué aux oubliettes. Les raisons à ceci ont varié selon les besoins du moment. D'abord acceptés comme partenaires commerciaux avant la découverte officielle de l'Amérique, les Amérindiens se sont vus tour à tour considérés comme obstacles à la conquête de richesses, puis, de nouveaux, partenaires commerciaux à titre de nation à l'époque des fourrures jusqu'à ce que les richesses forestière et hydroélectrique les amènent à l'état de "nuisance au développement blanc". Tous ces changements de l'Histoire ont peu à peu amené les Indiens à vivre à l'intérieur d'un cadre socio-juridique déterminé par l'homme blanc dans un but d'assimilation. Malgré tout, à l'intérieur de ce cadre, les Amérindiens ont toujours résisté en maintenant fermement leurs liens d'attachement à leur culture, à leur identité et à leur territoire ancestral. C'est ce sentiment d'appartenance aux traditions qui leur a donné l'espoir et la force de se rassembler pour proclamer leur présence et demander un certain niveau d'autonomie gouvernementale. Pour ce faire, ils passent par de longues négociations avec les gouvernements. Dans ces négociations le concept de territoire retient particulièrement l'attention puisque c'est sur lui que reposent les axes de développement futurs. Les Autochtones espèrent gérer ou cogérer des parties de leur territoire ancestral sur lequel, quelques groupes comme les Montagnais, n'ont jamais cédé leurs droits. Le plus grand espoir, en obtenant l'autonomie et des droits sur le territoire, est d'ajuster les besoins des communautés et les sentiments de la nation aux exigences d'un monde en changement pour le bien être des générations présentes et futures. Les négociations et les revendications autochtones créent toutefois des craintes. Premièrement au sein des collectivités autochtones car, si elles aboutissent, elles entraîneront des changements inévitables et bien que chacun espère que ce sera pour le meilleur il y aura néanmoins des désavantages pouvant affecter la stabilité dans les populations indiennes. D'autres craintes viennent des non autochtones qui voient là une menace à leur hégémonie sur le territoire québécois et ne veulent pas en partager la gestion car, ils ferment les yeux sur le fait que la présence autochtone sur le territoire est antérieure à la leur et que bien des nations n'ont jamais cédé leurs droits sur ces territoires. Les négociations avancent à pas lent mais seul l'avenir dira si les peuples en cause réussiront à s'entendre. Bref, le fait même d'avoir entrepris les négociations et de vouloir changer leur sort démontre, chez les Autochtones, leur mal de développement au sein du Canada.