L'éthique et le terrain

RésuméDans la géographie française, l’association des termes « éthique » et « terrain » est récente, et reste rare. L’éthique est peu discutée, soit qu’elle semble aller de soi soit qu’elle demeure un impensé de l’action du géographe, sur le terrain mais aussi en amont et en aval de celui-ci. Cet ar...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Collignon, Béatrice
Language:French
Published: 2010
Subjects:
Soi
Online Access:http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=LIG_741_0063
Description
Summary:RésuméDans la géographie française, l’association des termes « éthique » et « terrain » est récente, et reste rare. L’éthique est peu discutée, soit qu’elle semble aller de soi soit qu’elle demeure un impensé de l’action du géographe, sur le terrain mais aussi en amont et en aval de celui-ci. Cet article examine l’éthique telle qu’elle se formule dans l’espace-temps du terrain, qui apparaît structurant dans sa mise en place. La réflexion part d’un cas concret de rencontre avec l’éthique et conserve cet ancrage tout au long du texte. Il s’agit de discuter des pratiques en matière d’éthique de terrain, en partant des propositions avancées en Amérique du Nord (pionnière en ce domaine) pour reconnaître le chemin parcouru et cerner ce qui reste irrésolu. On montre alors que l’exigence éthique change le terrain et conduit à l’appréhender, à le pratiquer, et à le mobiliser différemment dans le processus de la recherche. The terms “ethics” and “fieldwork” are rarely associated in French geography, even nowadays. The topic is seldom discussed, as most French social scientists seem to think that the ethical conduct of research is just an obvious matter of “decent” conduct, and remain unaware of the many issues involved. This paper focuses on fieldwork ethics, as most ethical guidelines and other “Principles” revolve around this specific moment of a research project. From a recollection of the author’s first encounter with fieldwork ethics during her PhD research in Northern Canada, the paper unfolds through a discussion of ethics policies in North America, their achievements and what still remains unsettled. The main point of the argument is that, if taken seriously, ethics in social sciences has, or should have, a deeper impact on fieldwork than is usually thought. Not only does it change the way the work is designed and later conducted, it also potentially changes the role fieldwork plays in the research framework and the definition of scientific knowledge itself.