Summary: | Dans cet entretien, Nastassja Martin revient sur ses expériences de terrain centrées sur les Gwich’in en Alaska, puis les Even au Kamtchatka. Elle retrace le cheminement l’ayant conduit à intégrer les impacts des politiques coloniales et de gestion de l’environnement, de l’économie capitaliste ainsi que du changement climatique, dans son travail sur les questions ontologiques, cosmologiques et animistes. Constatant que face aux métamorphoses climatiques les réponses autochtones n’ont rien à voir avec les nôtres, elle observe que si, chez nous, la création est pensée comme intentionnelle, au contraire, les mythes de création de ces peuples racontent toujours des histoires de rencontres accidentelles. Une manière d’ouvrir des possibles face à notre démarche très objectivante de penser les flux géophysiques. In this interview, Nastassja Martin reflects on her field experiences focusing on the Gwich’in in Alaska and the Even in Kamchatka. She traces the path that led her to integrate the impacts of colonial and environmental management policies, the capitalist economy and climate change into her work on ontological, cosmological and animistic issues. Noting that in the face of climatic metamorphoses, indigenous responses have nothing in common with ours, she observes that while creation is thought of as intentional among us, on the contrary, the creation myths of these peoples always tell stories of accidental encounters. A way of opening up possibilities in the face of our very objective approach to thinking about geophysical flows.
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