Conflict and complicity : The expansion of the Karelian Gulag, 1923-1933.

Conflit et complicité : l'expansion du Goulag carélien, 1923-1933. Notre article, qui se base sur des documents d'archives récemment déclassifiés, retrace l'expansion du système « spécial » des camps en Carélie depuis l'installation du camp de désignation spéciale des îles Solovk...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Baron, Nick
Language:French
Published: 2001
Subjects:
Online Access:http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CMR_422_0615
Description
Summary:Conflit et complicité : l'expansion du Goulag carélien, 1923-1933. Notre article, qui se base sur des documents d'archives récemment déclassifiés, retrace l'expansion du système « spécial » des camps en Carélie depuis l'installation du camp de désignation spéciale des îles Solovki en 1923 jusqu'à l'achèvement du canal Belomor en 1933. Les camps « spéciaux » furent placés sous l'autorité de la police politique soviétique et non sous celle des organes civils ou judiciaires de Carélie et eurent pour mission initiale d'isoler les prisonniers politiques les plus dangereux et les criminels réfractaires. Cependant, au cours de la décennie en question, le camp des îles Solovki se transforma en une organisation économique puissante qui faisait travailler ses détenus dans de nombreux secteurs de la région. Le gouvernement de Carélie tenta de s'opposer à l'expansion progressive du camp sur son territoire, mais ne put mettre fin à l'utilisation contractuelle croissante de la main-d'?uvre du camp dans l'économie locale, qui manquait cruellement de travailleurs non détenus. Après 1929, le gouvernement carélien et la direction du camp finirent bon gré mal gré par faire cause commune en faisant campagne pour le développement régional. L'intérêt de la police politique pour la Carélie atteignit son point culminant avec la construction du canal Belomor pour laquelle le « camp spécial » mobilisa plus de 175000 détenus. Notre article examine aussi les fluctuations de la relation entre le gouvernement carélien et l'administration du « camp spécial », relation qui alternait entre conflit et complicité.