‪L’utopie sociale des christianismes indigenes‪

Au cours du xx‪e‪ siècle, l’attention de l’anthropologie pour les christianismes indigènes fut inégale. La discipline a privilégié l’observation de « fabriques religieuses » au Sud (plus qu’au Nord) qui présentaient des traits exemplaires de syncrétisme populaire. De nombreux autres christianismes,...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Pons, Christophe
Language:French
Published: 2015
Subjects:
Online Access:https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ASSR_170_0283
Description
Summary:Au cours du xx‪e‪ siècle, l’attention de l’anthropologie pour les christianismes indigènes fut inégale. La discipline a privilégié l’observation de « fabriques religieuses » au Sud (plus qu’au Nord) qui présentaient des traits exemplaires de syncrétisme populaire. De nombreux autres christianismes, considérés comme des implantations impérialistes, ont été écartés de l’examen. Le processus est observé à partir de trois cas d’études, sociétés postcoloniales de l’Atlantique Nord et Sud, où surgissent au début du siècle les premières fabriques religieuses : adventisme, méthodisme, pentecôtisme, calvinisme, luthéranisme et spiritisme. L’article s’efforce de montrer que ces dénominations doivent aussi faire l’objet d’une attention en termes d’indigénisation car elles furent sélectionnées par des autochtones, nourries comme des utopies et implantées de manières distinctives en fonction de critères propres à chaque contexte culturel. Le changement de perspective intervient historiquement plus tard, avec notamment la « rupture » des religions transnationales. During the 20th century, the focus of anthropology for indigenous Christianity was unequal. Discipline favored observations in the South rather than on the North, looking at movements showing exemplary features of popular syncretism. Beside, many others locals Christianity’s were less considered because they were supposed to be imperialist settlements. This historical construction is analyzed with three cases studies: postcolonial societies from the North and the South Atlantic, where arose indigenous churches settings of Adventism, Methodism, Pentecostalism, Calvinism, Lutheranism and Spiritualism. The article shows that they should also be considered in terms of indigenization since they were selected by natives, nourished as utopias and established through distinctive ways according to cultural contexts. The change of perspective historically occurs later, including the “break” of transnational religions. A lo largo del siglo xx, la atención de la antropología hacia los cristianismos indígenas fue desigual. La disciplina privilegió la observación de “fábricas religiosas” en el sur (más que en el norte) que presentarían rasgos ejemplares del sincretismo popular. Numerosos otros cristianismos, considerados como implantaciones imperialistas, fueron separados del examen. El proceso es observado a partir de tres casos de estudio, sociedades poscoloniales del Atlántico norte y sur, donde surgen a principios de siglo las primeras fábricas religiosas: adventismo, metodismo, pentecostalismo, calvinismo, luteranismo y espiritismo. El artículo apunta a mostrar que estas denominaciones tienen que ser también objeto de una atención en términos de indigenización, dado que ellas fueron seleccionadas por los autóctonos, alimentadas como utopías e implantadas de maneras distintivas en función de criterios propios de cada contexto cultural. El cambio de perspectiva interviene históricamente más tarde, especialmente con la “ruptura” de las religiones transnacionales.