Quand le département de la Manche tournait le dos à la mer (du milieu du xixe siècle aux années 1930)

Cet article s’interroge sur le déclin des économies maritimes du département de la Manche à partir du milieu du xixe siècle. L’extinction de la pêche hauturière, la raréfaction des pêcheries, l’épuisement des bancs d’huîtres ainsi que l’abandon des tanguières frappent toute la côte. Cette sévère con...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Dasi, Pierre
Language:French
Published: 2013
Subjects:
Online Access:https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ANNOR_631_0111
Description
Summary:Cet article s’interroge sur le déclin des économies maritimes du département de la Manche à partir du milieu du xixe siècle. L’extinction de la pêche hauturière, la raréfaction des pêcheries, l’épuisement des bancs d’huîtres ainsi que l’abandon des tanguières frappent toute la côte. Cette sévère contraction des activités littorales provoque un processus dépressionnaire qui bouleverse les territoires du bord de mer et favorise une redistribution des dynamiques économiques au profit des activités rurales. Tandis que quelques villages littoraux résistent au dépeuplement en accueillant les premiers touristes, le renouvellement des usages permet juste de réanimer quelques bourgs mais n’autorise pas une relance des activités halieutiques ou portuaires. Dans le jeu complexe des causes qui éclairent l’abandon de la mer par les sociétés littorales de la Manche, il apparaît que l’insuffisance des équipements maritimes articulée à une politique hasardeuse de désenclavement ont empêché le maintien des activités tournées vers la mer. When the Manche department turned its back on the sea (1850s-1930s)After the 1850s, the sea-based economy of the Manche was depressed. The coast suffered from the decline of the Newfoundland and coastal fisheries, of oyster hatcheries and sea-linked fertilisers. This economic crisis of seaside activities promoted rural regeneration. Some seaside villages were saved by tourism but most could not count on port or high seas activities to regenerate their economic base. The reasons of decline are complex but the absence of maritime equipment and of political support underline the regression of seaborne activities.