L’aménagement du territoire et la question de la différence culturelle au Canada. De l’invisibilité à la visibilisation des peuples autochtones

Au Canada, l’aménagement a contribué à la dépossession des sociétés autochtones par la création des « réserves » amérindiennes et autres modes de gestion du territoire et des ressources. Cet article propose une approche critique du concept d’aménagement en le considérant comme un dispositif central...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: Hirt, Irène, Desbiens, Caroline
Language:French
Published: 2018
Subjects:
Online Access:https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AG_718_0704
Description
Summary:Au Canada, l’aménagement a contribué à la dépossession des sociétés autochtones par la création des « réserves » amérindiennes et autres modes de gestion du territoire et des ressources. Cet article propose une approche critique du concept d’aménagement en le considérant comme un dispositif central de contrôle social dans le cadre de l’entreprise coloniale européenne. Il suggère que ces fondements coloniaux de l’aménagement sont actuellement remis en cause au Canada par la mise en œuvre de modèles de gestion partagée du territoire entre Autochtones et non Autochtones. Il démontre toutefois le caractère inégal de ces transformations sociales, en comparant deux situations contrastées au Québec : celle des Cris de l’Est de la Baie James, bénéficiant depuis les années 1970 d’importantes prérogatives en matière d’aménagement sur leurs territoires ancestraux grâce à la signature d’un traité moderne et celle d’une partie des Innus, qui, dans l’attente de la ratification d’un tel traité, doivent composer avec les décisions prises par la société majoritaire, relatives à la gestion du territoire et des ressources hors réserve. State-based planning in Canada has contributed to the dispossession of Indigenous peoples through the creation of Indian reserves and other forms of territorial management. This paper offers a critical approach to the concept of land use planning defining it as a key mechanism of social control within the European colonial enterprise. It argues that the colonial roots of spatial planning are currently being challenged in Canada by the implementation of co-management structures shared by Indigenous and non-Indigenous actors. It highlights, however, the uneven character of these social transformations, comparing two distinct situations in the province of Quebec: the Cree First Nation on the east coast of James Bay who have, since the 1970s, benefited, from the legal recognition of their rights over their ancestral territories thanks to the signature of a modern treaty and part of the Innu First ...