Les poissons et les courants

The distribution of marine species according to climatic environmental conditions has been of interest to biologist for a long time. Biologists distinguish fauna from cold regions from fauna of temperate regions and have geographically classified them into provinces. In North Atlantic waters, from n...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Allain, Charles
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: ISTPM 1964
Subjects:
Online Access:https://archimer.ifremer.fr/doc/1964/publication-4051.pdf
https://archimer.ifremer.fr/doc/00000/4051/
Description
Summary:The distribution of marine species according to climatic environmental conditions has been of interest to biologist for a long time. Biologists distinguish fauna from cold regions from fauna of temperate regions and have geographically classified them into provinces. In North Atlantic waters, from north to south, are recognised the following provinces: the Arctic Province that stretches from the North Pole to the Barents Sea; a Boreal province that covers the shelves of Scandinavia and the British Isles; the Atlantic-Mauritanian province (temperate) that includes the Lusitanian province and the Mauritanian province between which may be intercalated a rather distinct Mediterranean domain; finally, more to the south, a Guinean province (tropical) that straddles the equator. The distribution of these provinces is nearly symmetrical in the southern hemisphere from Antarctica to the equator. In a fundamental study on zoogeography, Ekman (1953) addressed the distribution of fauna according to the provinces. These major divisions, which are particularly applicable in the neritic zone that spans the continental shelf, often correspond somewhat to an analogous distribution of species on either side of the equator. Its has been long known that in the Arctic and Antarctic regions with comparable climatic conditions, similar forms have been found, particularly in species from families Zoarcidae, Lophiidae and Gadidae. Bipolarity can be explained by progressive adaptation of these fishes to the deep, cold sea under warm surface waters whose layers are quite thick at the equator but thin out in higher latitudes. La distribution des espèces marines en fonction des conditions climatiques du milieu a retenu depuis longtemps l'attention des biologistes et ceux-ci distinguent une faune des régions froides et une faune des régions chaudes qu'ils ont classées géographiquement en plusieurs provinces. C'est ainsi que, dans le secteur est de l'Atlantique nord on rencontre successivement du nord au sud, une province arctique qui s'étend sensiblement des régions polaires jusqu'à la Mer de Barentz, une province boréale qui couvre les plateaux scandinave et britannique, une province atlanto-mauritanienne (tempérée) qui comprend deux régions : lusitanienne et mauritanienne, entre lesquelles peut s'intercaler le domaine méditerranéen, assez particulier, et enfin, plus au sud, une province guinéenne (tropicale) qui s'étend de part et d'autre de l'équateur. Une répartition sensiblement symétrique s'établit dans l'hémisphère sud depuis les régions antarctiques jusqu'au secteur équatorial. Dans un travail de base sur la zoogéographie, EKMAN (1953) a traité de la distribution de la faune en fonction des différents secteurs qui constituent chacune de ces provinces. A ces grandes divisions qui s'appliquent surtout au domaine néritique limité aux accores du plateau continental correspond souvent une certaine analogie dans la répartition des espèces de part et d'autre de l'équateur. On sait depuis longtemps que l'on rencontre, dans les zones arctiques et antarctiques aux conditions climatiques comparables, des formes voisines, notamment chez les Zoarcidés, les Lophiidés et certains Gadidés. La bipolarité peut s'expliquer par l'adaptation progressive de ces poissons aux couches profondes océaniques, froides, sous les eaux chaudes superficielles dont l'épaisseur, plus grande à l'équateur, s'amincit vers les hautes latitudes. Des observations nombreuses viennent en effet étayer cette théorie des migrations. Mais cette analogie peut aussi se concevoir par la théorie de la faune relicte qui tient compte du réchauffement progressif des régions tropicales et de l'apparition dans ces secteurs d'une faune nouvelle chassant la plus ancienne vers les pôles. Quoiqu'il en soit, le milieu façonne les formes, et les conditions comparables que l'on rencontre de part et d'autre de l'équateur ont pu déterminer l'évolution parallèle de populations parfois fort éloignées. Cette répartition de la faune en fonction des conditions climatiques a, depuis de nombreuses années, servi de base à la prospection des secteurs de pêche et les professionnels eux~mêmes savent maintenant que la température est un facteur essentiel pour rechercher telle ou telle espèce dans une aire déterminée. Mais la multiplication des observations et l'évolution des techniques de recherches ont permis d'ajouter à ces grands traits de la zoogéographie des détails qui conduisent à la localisation plus étroite de certaines espèces en fonction des déplacements cycliques des masses d'eau constituant leur biotope et des courants océaniques. En effet, il est maintenant reconnu que certains poissons pélagiques ont tendance il se diriger vers les zones de contact et les convergences des masses d'eau qui sont le plus souvent des lieux de concentration des formes planctoniques et donc des différents prédateurs. On s'efforcera, dans cette étude, de démontrer l'efficacité d'une telle méthode en traitant successivement de l'influence des facteurs hydrologiques et dynamiques sur le comportement des poissons, de l'importance des mouvements verticaux sur la productivité et la concentration de la faune, et en recherchant, notamment dans l'Atlantique européen et en Méditerranée occidentale, les zones inexploitées pouvant se prêter à une extension éventuelle des pêcheries. (OCR non contrôlé)