Domestication en phase larvaire chez l'huître creuse Crassostrea gigas. Effets sélectifs des conditions environnementales appliquées en écloseries sur la diversité génétique

L'huître creuse Crassostrea gigas est, aujourd'hui, la première espèce ostréicole française avec une production de 140000 tonnes par an. Parallèlement au recrutement naturel, les écloseries produisent aujourd'hui 20% du naissain mis en élevage. Cette production est réalisée dans des c...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Sauvage, Christopher
Format: Report
Language:French
Published: 2004
Subjects:
Online Access:https://archimer.ifremer.fr/doc/00033/14418/11713.pdf
https://archimer.ifremer.fr/doc/00033/14418/
Description
Summary:L'huître creuse Crassostrea gigas est, aujourd'hui, la première espèce ostréicole française avec une production de 140000 tonnes par an. Parallèlement au recrutement naturel, les écloseries produisent aujourd'hui 20% du naissain mis en élevage. Cette production est réalisée dans des conditions assurant une productivité maximale (température supérieure à 25°C, ration alimentaire optimale et tamisage sélectif). Peu de travaux se sont intéressés à l'impact génétique de ces pratiques d'élevage intensif au stade larvaire. Notre étude porte sur l'effet de la température appliquée lors de l'élevage larvaire sur la croissance et la survie et leurs composantes génétiques. Un croisement factoriel de 4 femelles et 12 mâles a été réalisé, en choisissant les géniteurs afin de faciliter les assignations de parentés, et les 48 familles résultantes ont été mélangées après fécondation. Les taux d'éclosion, la croissance et la mortalité des larves élevée à 20 et 26°C ont été suivis. Un échantillonnage a été réalisé juste avant les premières fixations. Ces larves ont été mesurées individuellement, puis génotypées pour assignation de parenté. Nos résultats montrent qu'il existe une variabilité génétique significative pour la croissance et la survie à 26°C, mais pas à 20°C. De plus, des différences de contributions parentales dans la descendance ont été mises en évidence à 20 et 26°C. Nous montrons l'existence d'interactions génotype - environnement pour ces caractères. De telles interactions pourraient favoriser le maintien de variabilité génétique pour ces caractères en populations naturelles. Dans les écloseries, la température élevée, combinée avec les pratiques de tamisage, pourrait induire une sélection pour un taux de croissance élevé, conduisant à une domestication de l'espèce durant sa phase larvaire.