La présence métisse à Edmonton dans les années 1930 : de l’éclipse à l’émergence

Les histoires des villes de l’Ouest canadien sont inextricablement liées à l’histoire des Métis. Installées le long des rivières au XIX e siècle, les familles métisses constituaient le noyau sur lequel sont venus se greffer d’autres arrivants. Avec la transformation des villes au cours du XX e siècl...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Urban History Review
Main Author: Kermoal, Nathalie
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:English
Published: University of Toronto Press Inc. (UTPress) 2022
Subjects:
Online Access:http://dx.doi.org/10.3138/uhr-2021-0001
https://utpjournals.press/doi/pdf/10.3138/uhr-2021-0001
Description
Summary:Les histoires des villes de l’Ouest canadien sont inextricablement liées à l’histoire des Métis. Installées le long des rivières au XIX e siècle, les familles métisses constituaient le noyau sur lequel sont venus se greffer d’autres arrivants. Avec la transformation des villes au cours du XX e siècle, les familles métisses trouvent de moins en moins de place dans le paysage urbain et disparaissent des récits des grandes villes de l’Ouest canadien. Les Métis, comme les Premières Nations, sont victimes du colonialisme municipal, dont le but est d’effacer leur présence, perçue comme étant d’une époque révolue. Sans place en ville, certaines familles vivent dans des établissements spontanés aux abords des villes ou, comme dans le cas d’Edmonton, près des dépotoirs. Les Métis d’Edmonton ont grandement influencé l’évolution de la ville au XIX e siècle, jusqu’à ce qu’ils soient dépossédés de leurs terres à la fin de cette période. Quoique la plupart des familles quittent Edmonton, la relation qu’elles entretiennent avec la ville n’est pas coupée pour autant. Le but de notre article est avant tout de mettre en lumière un aspect peu connu de l’histoire d’Edmonton, celle de regroupements métis dans certaines parties de la ville –notamment sur le dépotoir Grierson, en plein centre-ville, et du côté de Stony Plain Road, c’est-à-dire au nord-ouest de la ville, où une communauté plus large s’est installée – dont on perçoit encore les traces et qui ont vu le jour dans les années 1930. Dans notre analyse, nous dressons un portrait préliminaire de cette présence métisse à Edmonton. Bien qu’aux yeux de la municipalité, ces personnes entraient dans la catégorie des « squatters » indésirables vivant dans des logements de fortune, notre étude examine la possibilité que ces logements aient représenté un « chez soi » permettant à des familles élargies de vivre ensemble et de se sentir culturellement en sécurité malgré l’hostilité et la discrimination ambiantes.