« Accuser le brouillard » Les territoires de l’invisible et de l’inaudible ou l’esthétique décoloniale au Québec (Rebecca Belmore et Naomi Fontaine)

Partant d’un concept qui a émergé dans le contexte latino-américain, l’esthétique décoloniale, cet article vise à étudier le terrain d’expression(s) du Québec, aussi révélateur sur le plan esthétique qu’urgent en termes sociaux: l’art dit autochtone et notamment la littérature des Premières Nations....

Full description

Bibliographic Details
Published in:French Cultural Studies
Main Author: Bolte, Rike
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:English
Published: SAGE Publications 2022
Subjects:
Online Access:http://dx.doi.org/10.1177/09571558211069515
http://journals.sagepub.com/doi/pdf/10.1177/09571558211069515
http://journals.sagepub.com/doi/full-xml/10.1177/09571558211069515
Description
Summary:Partant d’un concept qui a émergé dans le contexte latino-américain, l’esthétique décoloniale, cet article vise à étudier le terrain d’expression(s) du Québec, aussi révélateur sur le plan esthétique qu’urgent en termes sociaux: l’art dit autochtone et notamment la littérature des Premières Nations. Les œuvres les plus récentes produites au Québec dans ce domaine ont fait l’objet d’un nombre considérable de recherches universitaires et ont retenu l’attention des médias. Nous essaierons de répondre à la question quant à la façon dont des catégories comme l’invisible et l’inaudible se manifestent (et sont mises en action poétique) dans deux œuvres appartenant à deux générations différentes, celle de l’artiste Rebecca Belmore et celle de l’auteure Naomi Fontaine. De plus, nous envisagerons l’entrée de références telles que l’espace territorialisé dans les interventions et les fictions (géo) poétiques en question, en supposant que celles-ci offrent de nouvelles perspectives et des postures médiatiques très pertinentes. Tout en sachant qu’un nombre considérable de recherches québecoises a déjà abordé plusieurs des aspects examinés dans notre texte, nous nous proposerons de mobiliser certaines lignes de recherche transculturelles provenant, justement, des études latino-américaines, et de donner quelques indices supplémentaires qui tournent autour des notions de tiers espace ou de « littérature réservée ». Ici, il devient particulièrement clair que la notion de territoire dans le contexte évoqué est fortement institutionnalisée et sémantisée. Au vu de ce fait, les perspectives émergentes qui sont sujet de nos réflexions, sont, pour leur part, particulières – voire intimes – et pourtant elles dialoguent avec l'officialité et la violence historique du terme mentionné. Sur un plan plus micro, nous parlerons d’une poétique du chuchotement dans le cas de Fontaine et d’une évocation mégaphonique dans celui de Belmore. Sur un plan macro, notre article mettra en dialogue les arts plastiques et visuels et la littérature. Enfin, ...