Summary: | International audience Dans cette contribution, nous aborderons d’une part les questions qui ont présidé aux choix de l’élaboration du vepse standard dans la période postrévolutionnaire, et d’autre part, nous questionnerons les raisons qui ont motivé les tentatives de revitalisation de cette langue à l’époque contemporaine. Langue fennique, proche du carélien et du finnois, minoritaire et souvent minorée, le vepse connaît une importante diversité dialectale : le dialecte du nord couvre la rive sud-ouest du lac Onega en Carélie, le dialecte central correspond au nord et au centre de l’oblast de Leningrad et à l’oblast de Vologda, alors que le dialecte méridional couvre la partie sud de l’oblast de Leningrad. Durant la première période de l’éveil national, dans les années 1930, ce sont surtout les Vepses du sud et du centre qui se sont mobilisés en faveur de la standardisation (unification supradialectale) et de la codification (normativisation orthographique) de la langue. A partir de 1989, plus d’un demi-siècle plus tard, ce sont les Vepses du nord qui ont pris le relai de l’élaboration de la langue littéraire. L’élaboration et l’émergence du vepse littéraire est une sorte de cas d’école pour montrer comment un projet technique sur une langue peut évoluer en plusieurs phases malgré une longue pause, alors que le cadre politique change du tout au tout – initialement une politique d’éveil national, dans le cadre de la politique des nationalités au sein de l’ensemble soviétique, désormais sous la forme d’une revitalisation de ce qui est devenu une langue en danger, comme dans d’autres régions périphériques d’Europe.
|