Convenance(s) des histoires : de l'évolution de ce qui est "convenable" en appartenance identitaire, histoire et éducation entre Amérindiens et Eurocanadiens du Québec, l'exemple de la nation Atikamekw--

Les mouvements de la modernité, mélangeant les cultures et leurs différentes conceptions de la vie, perturbent les repères communautaires censés aider l’individu à se trouver une place. Ce mélange est perçu souvent comme un conflit concurrentiel par les communautés et parfois comme un embarras de ch...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Canck, Alexis de
Other Authors: Gélinas, Claude
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2004
Subjects:
Online Access:http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/5174
Description
Summary:Les mouvements de la modernité, mélangeant les cultures et leurs différentes conceptions de la vie, perturbent les repères communautaires censés aider l’individu à se trouver une place. Ce mélange est perçu souvent comme un conflit concurrentiel par les communautés et parfois comme un embarras de choix par l’individu. Pour réarticuler l’être et la société, les chercheurs actuels, éducateurs et sociologues en tête, ont été amenés à repenser l’éducation à la citoyenneté qui doit aujourd’hui mêler de manière transdisciplinaire l’acquisition de valeurs, de compétences et de savoirs démocratiques. Parmi cela, l’histoire, domaine d’étude de l’Histoire, enseigne le passé pour en retenir les leçons, mais également distille des éléments d’appartenance identitaire à une communauté. À une époque où l’État-Nation, autrefois unifiant, perd de sa substance quand chaque communauté veut accéder aux droits de s’autogérer, les discours de l’histoire ne varient plus seulement avec le temps, mais presque avec le lieu, dépendamment des statuts communautaires qui l’habitent : majoritaires/minoritaires, dominantes/dominées, allochtones/autochtones. Parce que partie prenante des outils de l’éducation à la citoyenneté, l’histoire des nations d’un même État doit être attentivement observée et repensée afin de combler le fossé intercommunautaire par un retour à l’objectivité, impliquant le partage des responsabilités historiques, la compréhension des situations interculturelles et la reconnaissance des groupes. Il faudrait alors réécrire l’histoire ensemble, presque selon le modèle de la démocratie délibérative où chacun doit pouvoir dire son mot afin de mieux en accepter le récit commun qui en découlera. Si l’on ne parvient pas à trouver l’objectivité absolue qu’au moins l’intersubjectivité provoque un décentrement plus neutre et moins ethnocentrique par l’expression des hypothèses les plus sensées, scientifiquement comme culturellement. Pour démontrer cela, nous suivrons ici le cas des Atikamekw, nation amérindienne dans un Québec multiculturel dans un Canada fédéral, en observant la pratique de l’enseignement de l’histoire au cœur de chacune des trois communautés qui la composent (Manawan, Wemotaci, Obedjiwan).