Réponse comportementale des caribous des bois au harcèlement par les motoneiges

J’ai effectué des expériences pour tester l’effet des activités de motoneigistes sur les comportements du caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) dans les montagnes côtières du Yukon, Canada. Bien qu’il y ait de plus en plus d’inquiétude en rapport avec les activités de loisirs situées dans les...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Powell, Todd
Other Authors: Festa-Bianchet, Marco
Format: Other/Unknown Material
Language:English
Published: Université de Sherbrooke 2004
Subjects:
Online Access:http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/4656
id ftunivsherbrooke:oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/4656
record_format openpolar
institution Open Polar
collection Université de Sherbrooke: Savoirs UdeS
op_collection_id ftunivsherbrooke
language English
description J’ai effectué des expériences pour tester l’effet des activités de motoneigistes sur les comportements du caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) dans les montagnes côtières du Yukon, Canada. Bien qu’il y ait de plus en plus d’inquiétude en rapport avec les activités de loisirs situées dans les régions d’habitat hivernal du caribou, il existe encore très peu d’information pour aider les gestionnaires dans leurs décisions en ce qui a trait à l’utilisation de l’arrière pays. Les activités de motoneigistes pourraient changer les comportements du caribou durant le broutage, causer leur délaissement de l’habitat, de même que rendre la région plus accessible aux prédateurs qui prennent avantage de la neige compactée que laissent les motoneiges sur leurs passages. Ces approches expérimentales ont été utilisées dans des régions avec et sans l’activité motoneigiste. Je cherchais à identifier quels aspects de l’activité motoneigiste affectent le comportement du caribou, à documenter le niveau d’activité motoneigiste dans l’aire d’hiver du troupeau de caribous 'Ibex’, à déterminer si les régions cléfs d’habitat hivernal sont utilisées extensivement par les motoneigistes, et à formuler des recommandations pour un programme d’éducation dédié envers les motoneigistes. Je n’ai pu montrer aucune relation solide entre les facteurs contrôlables de comportement du motoneigiste et l’initiation de la réaction de fuite du caribou. La vitesse de la motoneige, le nombre de motoneiges, et l’angle d’approche n’ont pas affectés la réaction des caribous. Les groupes de caribous mâles permettaient aux motoneiges d’approcher plus près que ne le faisaient les groupes maternels (formés de femelles avec ou sans veaux et de jeunes caribous âgés d’un an) (moyenne = 189 (±21 SE) m vs. 289 (±28 SE) m). Pour les groupes qui ont pris la fuite devant l’approche d'une motoneige, la distance initiale de fuite est la même pour les mâles (moyenne = 227 (±43 SE) m) que pour les groupes maternels (moyenne = 282 (±30 SE) m). Ces derniers étaient plus prompts à fuir à l’approche d’une motoneige (82%) que les groupes de mâles (50%), et passaient plus de temps en mouvement et à montrer une vigilance accrue après avoir été dérangés. Plus les groupes de mâles étaient larges, plus l’approche était tolérée jusqu’à des distances moindres avant de fuir. Ceci n’était pas le cas pour les groupes maternels. Les groupes maternels passaient plus de temps à courir (moyen =117 (±36 SD) seconds) que les groupes mâles (moyen =20 (±6 SD) seconds) après un dérangement. J’ai estimé qu’une seule réaction au dérangement pour le mâle et la femelle caribou crée une augmentation, respectivement, de 0.68% et 1.2% des dépenses énergétiques journalières. Les caribous n’ont montré aucune évidence d’habituation au cours d’un seul jour ou au cours d’une saison. Lorsque les motoneiges n’étaient pas présentes, le temps passé à se nourrir, au repos, et en état de vigilance et déplacement ne différait pas pour les deux sexes entre les groupes observés dans des régions qui recevaient les visites de motoneiges et celles qui ne les recevaient pas. Les traces de neige compactée laissées par le passage des motoneiges étaient utilisées fréquemment par les canis lupus. Ces corridors de voyage représentaient pour eux un moyen de déplacement à basse demande d’énergie. Les traces de motoneiges ont le potentiel d’augmenter la détection et le taux de rencontres entre loups et caribous. Réduire la prolifération de traces de motoneiges dans cette région pourrait réduire la prédation du loup sur le caribou. Mes recommandations sont de garder une distance de 500 mètres ou plus entre les motoneigistes et les caribous, donner de l’information sur l’écologie du caribou aux motoneigistes, et réduire le flot de prolifération de traces de motoneiges sur le terrain d'habitat hivernal du caribou. Les motoneigistes peuvent contrôler leurs effets sur le comportement des caribous avec plus de succès s’ils maintiennent une distance suffisante, limitent leurs temps d’observation lorsqu’il y a indication que les caribous sont dérangés par leur présence, et utilisent des sentiers déjà établis.
author2 Festa-Bianchet, Marco
format Other/Unknown Material
author Powell, Todd
spellingShingle Powell, Todd
Réponse comportementale des caribous des bois au harcèlement par les motoneiges
author_facet Powell, Todd
author_sort Powell, Todd
title Réponse comportementale des caribous des bois au harcèlement par les motoneiges
title_short Réponse comportementale des caribous des bois au harcèlement par les motoneiges
title_full Réponse comportementale des caribous des bois au harcèlement par les motoneiges
title_fullStr Réponse comportementale des caribous des bois au harcèlement par les motoneiges
title_full_unstemmed Réponse comportementale des caribous des bois au harcèlement par les motoneiges
title_sort réponse comportementale des caribous des bois au harcèlement par les motoneiges
publisher Université de Sherbrooke
publishDate 2004
url http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/4656
geographic Canada
Yukon
geographic_facet Canada
Yukon
genre Canis lupus
Rangifer tarandus
Yukon
genre_facet Canis lupus
Rangifer tarandus
Yukon
op_relation http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/4656
op_rights © Todd Powell
_version_ 1766386716500819968
spelling ftunivsherbrooke:oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/4656 2023-05-15T15:51:29+02:00 Réponse comportementale des caribous des bois au harcèlement par les motoneiges Powell, Todd Festa-Bianchet, Marco 2004 http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/4656 eng eng Université de Sherbrooke http://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/4656 © Todd Powell Mémoire 2004 ftunivsherbrooke 2022-02-06T00:04:55Z J’ai effectué des expériences pour tester l’effet des activités de motoneigistes sur les comportements du caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) dans les montagnes côtières du Yukon, Canada. Bien qu’il y ait de plus en plus d’inquiétude en rapport avec les activités de loisirs situées dans les régions d’habitat hivernal du caribou, il existe encore très peu d’information pour aider les gestionnaires dans leurs décisions en ce qui a trait à l’utilisation de l’arrière pays. Les activités de motoneigistes pourraient changer les comportements du caribou durant le broutage, causer leur délaissement de l’habitat, de même que rendre la région plus accessible aux prédateurs qui prennent avantage de la neige compactée que laissent les motoneiges sur leurs passages. Ces approches expérimentales ont été utilisées dans des régions avec et sans l’activité motoneigiste. Je cherchais à identifier quels aspects de l’activité motoneigiste affectent le comportement du caribou, à documenter le niveau d’activité motoneigiste dans l’aire d’hiver du troupeau de caribous 'Ibex’, à déterminer si les régions cléfs d’habitat hivernal sont utilisées extensivement par les motoneigistes, et à formuler des recommandations pour un programme d’éducation dédié envers les motoneigistes. Je n’ai pu montrer aucune relation solide entre les facteurs contrôlables de comportement du motoneigiste et l’initiation de la réaction de fuite du caribou. La vitesse de la motoneige, le nombre de motoneiges, et l’angle d’approche n’ont pas affectés la réaction des caribous. Les groupes de caribous mâles permettaient aux motoneiges d’approcher plus près que ne le faisaient les groupes maternels (formés de femelles avec ou sans veaux et de jeunes caribous âgés d’un an) (moyenne = 189 (±21 SE) m vs. 289 (±28 SE) m). Pour les groupes qui ont pris la fuite devant l’approche d'une motoneige, la distance initiale de fuite est la même pour les mâles (moyenne = 227 (±43 SE) m) que pour les groupes maternels (moyenne = 282 (±30 SE) m). Ces derniers étaient plus prompts à fuir à l’approche d’une motoneige (82%) que les groupes de mâles (50%), et passaient plus de temps en mouvement et à montrer une vigilance accrue après avoir été dérangés. Plus les groupes de mâles étaient larges, plus l’approche était tolérée jusqu’à des distances moindres avant de fuir. Ceci n’était pas le cas pour les groupes maternels. Les groupes maternels passaient plus de temps à courir (moyen =117 (±36 SD) seconds) que les groupes mâles (moyen =20 (±6 SD) seconds) après un dérangement. J’ai estimé qu’une seule réaction au dérangement pour le mâle et la femelle caribou crée une augmentation, respectivement, de 0.68% et 1.2% des dépenses énergétiques journalières. Les caribous n’ont montré aucune évidence d’habituation au cours d’un seul jour ou au cours d’une saison. Lorsque les motoneiges n’étaient pas présentes, le temps passé à se nourrir, au repos, et en état de vigilance et déplacement ne différait pas pour les deux sexes entre les groupes observés dans des régions qui recevaient les visites de motoneiges et celles qui ne les recevaient pas. Les traces de neige compactée laissées par le passage des motoneiges étaient utilisées fréquemment par les canis lupus. Ces corridors de voyage représentaient pour eux un moyen de déplacement à basse demande d’énergie. Les traces de motoneiges ont le potentiel d’augmenter la détection et le taux de rencontres entre loups et caribous. Réduire la prolifération de traces de motoneiges dans cette région pourrait réduire la prédation du loup sur le caribou. Mes recommandations sont de garder une distance de 500 mètres ou plus entre les motoneigistes et les caribous, donner de l’information sur l’écologie du caribou aux motoneigistes, et réduire le flot de prolifération de traces de motoneiges sur le terrain d'habitat hivernal du caribou. Les motoneigistes peuvent contrôler leurs effets sur le comportement des caribous avec plus de succès s’ils maintiennent une distance suffisante, limitent leurs temps d’observation lorsqu’il y a indication que les caribous sont dérangés par leur présence, et utilisent des sentiers déjà établis. Other/Unknown Material Canis lupus Rangifer tarandus Yukon Université de Sherbrooke: Savoirs UdeS Canada Yukon