Écrire le viol : consentement et agentivité dans trois romans d'autofiction contemporains écrits par des femmes victimes d'agressions sexuelles

Le mouvement #MeToo, dès ses débuts en 2017 jusque dans les dernières années, a affecté de nombreux domaines sociaux et culturels; et la littérature ne fait pas exception. Que ce soit par notre reconnaissance relativement nouvelle d’un système binaire causant une opposition constante entre les sexes...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Larue, Alexia
Other Authors: Boisclair, Isabelle
Format: Other/Unknown Material
Language:French
Published: Université de Sherbrooke 2024
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/11143/21673
Description
Summary:Le mouvement #MeToo, dès ses débuts en 2017 jusque dans les dernières années, a affecté de nombreux domaines sociaux et culturels; et la littérature ne fait pas exception. Que ce soit par notre reconnaissance relativement nouvelle d’un système binaire causant une opposition constante entre les sexes féminin et masculin (Butler) et encourageant une culture du viol dans nos sociétés, ou ne serait-ce que par l’écoute plus ouverte offerte aux victimes, il est indéniable qu’un « changement d’époque » (Zenetti : 2022) s’est produit et qu’une plateforme s’est formée pour offrir aux victimes de violences sexuelles la chance de s’ouvrir sur leur histoire. Se basant entre autres sur les théories des scripts sexuels (Gagnon), de l’agentivité scripturale (Havercroft) et de la culture du viol (Zaccour), ce mémoire s’intéresse aux liens possibles entre la littérature autobiographique du viol et la reprise de subjectivité et d’agentivité de la narratrice, alter-ego de l’autrice. Le corpus de cette étude se compose de trois récits autobiographiques ou autofictionnels français contemporains, tous écrits par des femmes qui racontent le viol qu’elles ont subi plus jeune et l’impact de ce dernier sur leur vie : La petite sur la banquise (2018) d’Adélaïde Bon, Le Consentement (2020) de Vanessa Springora et Je suis une sur deux (2020) de Giulia Foïs, L’analyse minutieuse de ces trois œuvres, qui font toutes l’objet d’un chapitre chacune, confirme la possibilité d’encourager une rébellion ou d’enclencher une reprise de pouvoir par l’acte d’écriture; notamment en instaurant un safe space et un climat de sororité – entre femmes et entre victimes – tout en contestant le système patriarcal, ses discours dominants ainsi que ses conséquences, telle que l’une de ses plus violentes : la culture du viol.