Summary: | LA PECHE BLANCHE SUR LE FJORD DU SAGUENAY (Résumé de l'Etude toxicologique sur la consommation de poisson dépêche blanche sur le fjord du Saguenay) De la fin-décembre à la mi-mars, au moins 5000 adeptes de la pêche sportive à l'éperlan et aux poissons de fond (sébaste, morue et flétan) s'installent sur le manteau glaciel du fjord du Saguenay, ce nombre pouvant doubler les belles fins de semaine d'hiver. L'examen des données historiques sur la pêche blanche au Saguenay, la caractérisation des habitudes de consommation des pêcheurs, les niveaux actuels de contamination des espèces de poisson les plus pêchées en hiver et les tests sanguins d'une soixantaine de pêcheurs ont servi de base pour l'estimation de l'exposition des grands consommateurs de poisson et pour l'évaluation de la comestibilité du poisson dans le fjord du Saguenay sur la base des normes de mise en marché et des critères de santé humaine. Les auteurs ont observé que les niveaux d'imprégnation au mercure, aux BPC et aux pesticides organochlorés (notamment le chlordane et l'hexachlorobenzène) des consommateurs de poisson du Saguenay augmentent significativement selon la fréquence de consommation de poisson, mais à des niveaux ne dépassant pas les critères ou les estimateurs de risques pour la protection de la santé publique. En raison du caractère saisonnier de la consommation de poisson de pêche blanche, l'imprégnation au mercure observée, à la fin de la saison, demeure en moyenne environ trois fois plus faible que les scénarios d'exposition et ne dépasse pas, en belle saison, les teneurs maximales tolérables pour les consommateurs réguliers de truite mouchetée. De façon générale, pour les grands consommateurs de poisson de la région du Saguenay, leur imprégnation aux biphényles polychlorés (BPC) et aux pesticides organochlorés se compare avec celle des grands consommateurs de poisson des régions du lac Ontario et du tronçon fluvial de Mississauga. Toutefois, elle est inférieure aux niveaux mesurés chez les pêcheurs de la région de Montréal, de l'ordre de trois à dix fois moindre, selon le contaminant. L'imprégnation aux dioxines et furannes n'a pu être mesurée avec précision, mais, de façon générale, elle se situe au niveau du bruit de fond déterminé pour les populations urbaines des Grands Lacs et de Montréal. L'ensemble des données obtenues permet de conclure que la consommation saisonnière d'éperlan, de sébaste et de morue ogac ne représente pas de danger pour la santé de la population en général, en autant que les adeptes de pêche blanche qui poursuivent leurs activités de pêche en belle saison respectent les recommandations du Guide de consommation de poisson dépêche sportive en eau douce. Le mercure demeure prioritairement le contaminant à surveiller; l'absence de données sur la bioaccumulation chez le sébaste, la morue ogac, la morue franche et le flétan du Groenland ne permettant pas une estimation du risque toxicologique pour d'autres classes d'âges de ces poissons de fond. Les données sur l'accumulation des produits organochlorés, en particulier les pesticides et les BPC, dans les poissons gras comme le sébaste et le flétan du Groenland, demeurent fragmentaires pour une estimation plus précise du risque toxicologique.
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