Summary: | Les voyages scandinaves et américains de Xavier Marmier, Jean-Jacques Ampère et Arthur de Gobineau ont nourri des relations de voyage et des textes de fiction qui montrent la permanence et l’impact du mythe du Nord dans l’imaginaire français des années 1830-1870. Articulé selon ses deux versants traditionnels – négatif dans la représentation de la nature physique et positif dans la construction d’un idéal anthropologique –, le mythe fonctionne toujours dans le cadre déterministe du «modèle Montesquieu». Alors que Marmier et Ampère perpétuent le discours romantique sur le Nord en transférant la mélancolie et l’hivernité scandinaves vers le territoire américain, Gobineau laisse le mythe de ses origines « vikings » colorer sa perception de Terre-Neuve. Chez Marmier et Gobineau, le fantasme scandinave lié à des partis pris idéologiques préside aussi à l’élaboration d’une nordicité utopique qui transcende les frontières géographiques.
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