Summary: | Dans ce mémoire, j’effectuerai l’analyse et la comparaison de la tension entre les représentations de l’individualité et de la nature dans les recueils Un thé dans la toundra / Nipishapui nete mushuat (2013) de Joséphine Bacon et Se ha despertado el ave de mi corazón / Nepey ñi güñün piuke [L’oiseau de mon coeur s’est éveillé] (1989) de Leonel Lienlaf. Dans le premier chapitre, il s’agit d’expliquer les contextes socioculturels qui ont vu émerger la littérature innue au Québec, ainsi que la littérature mapuche au Chili et qui ont permis la création et la publication des deux recueils étudiés. Dans ces deux corpus, on retrouve dans un grand nombre d’oeuvres une forte tension entre l’individu et le tout, que j’étudierai à la lumière des concepts du « sujet lyrique » tel que défini par Jean-Michel Maulpoix et Yves Vadé, ainsi que du « retour chez soi » de Neil McLeod, où la communion avec la nature et l’héritage ancestral deviennent un moyen de guérison. Dans le deuxième chapitre, il conviendra d’observer comment s’articule la tension entre individu et nature dans le recueil Un thé dans la toundra de Joséphine Bacon, en mobilisant encore une fois les théories de Maulpoix, Vadé et de Neal McLeod ainsi que de la théorie du don de Anne Doran. Finalement, dans le troisième chapitre, j’étudierai le recueil Se ha despertado el ave de mi corazón pour analyser les mêmes motifs que dans le précédent, à l’aide de la théorie de « la poésie comme résurgence du lieu » de Warren Cariou, du « colonialisme acoustique » de Luís E. Cárcamo-Huechante et du concept mapuche de l’alkütun (Cárcamo-Huechante, 2014). Je comparerai le rapport entre individualité et nature dans les deux recueils, pour vérifier comment tous deux offrent des pistes de guérison au lecteur, soit par la lecture ou par l’invitation au contact avec le territoire. Ainsi, je pourrai démontrer que, d’une façon tant contemplative que performative, les deux recueils s’inscrivent dans une démarche décoloniale. ...
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