Summary: | Ce mémoire présente l’analyse de l’écriture de l’intime de l’auteure ilnue Marie-Andrée Gill dans ses recueils Béante (2012), Frayer (2015) et Chauffer le dehors (2019) en tant que mode de décolonisation. En étudiant l’impact possible de l’imaginaire sur le social, cette recherche fait appel aux sciences sociales. Le mémoire s’articule en trois chapitres. Dans le premier chapitre, il s’agit de déterminer ce qu’est l’écriture de l’intime à l’époque actuelle, où elle est particulièrement populaire. Ce phénomène d’individualisation des récits favorise un partage avec autrui. Dans le contexte des littératures autochtones de langue française, l’écriture de l’intime peut ainsi soulever des enjeux politiques liés à la représentation des Premières Nations dans les médias et les objets culturels. Le deuxième chapitre démontre comment les textes de Gill peuvent représenter des discours de résistance, en suivant la réflexion d’Emma LaRocque dans When the Other Is Me, ainsi que des théories sur les stéréotypes et leur fonctionnement, en psychologie sociale et en littérature. Finalement, le troisième chapitre consiste en une analyse des recueils à la lumière de la théorie sur la guérison collective que Jo-Ann Episkenew offre dans Taking Back our Spirit. Nous montrerons ainsi comment les recueils forment un cycle de récits de guérison qui pourraient avoir le potentiel de déclencher un processus de guérison chez le lecteur. Ces deux axes d’étude – la résistance et la guérison – mèneront à la conclusion que les stratégies textuelles associées à l’intimité s’inscrivent dans une démarche de décolonisation, selon la définition qu’en font Linda Tuhiwai Smith, Waziyatawin, Michael Yellow Bird et Chela Sandoval. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : littératures des Premières Nations, écriture de l’intime, décolonisation, résistance, guérison, Marie-Andrée Gill, Québec, littérature innue, poésie
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