Le tatouage en Asie centrale et en Sibérie à travers les siècles

1. Traditions anciennes . Jusqu'à preuve du contraire, les Scythes européens établis dans les régions pontiques ne se tatouaient pas. Pour trouver d'authentiques traditions de tatouage, il faut emprun–ter le corridor des steppes et gagner l'Asie centrale, où pérégrinaient ceux que l&#...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Renaut, Luc
Other Authors: Hellénisation et romanisation dans le monde antique EA 3811 (HeRMA Poitiers ), Université de Poitiers = University of Poitiers (UP)
Format: Conference Object
Language:French
Published: HAL CCSD 2005
Subjects:
Online Access:https://shs.hal.science/halshs-00575661
Description
Summary:1. Traditions anciennes . Jusqu'à preuve du contraire, les Scythes européens établis dans les régions pontiques ne se tatouaient pas. Pour trouver d'authentiques traditions de tatouage, il faut emprun–ter le corridor des steppes et gagner l'Asie centrale, où pérégrinaient ceux que l'on appelle un peu arbitrairement “Scytho-Saces” ou “Sakas” (Σάκαι), du nom des Scythes du nord de la Bactriane soumis par Darius et enrôlés plus tard dans l'armée de Xerxès. Une première tradition est décelable dans le bassin du Tarim (Xinjiang) où ont été exhumées plusieurs momies de type européen remontant aux 2e et 1er millénaires avant notre ère. Le répertoire décoratif tatoué consiste en motifs végétaux stylisés et en motifs curvilignes concaténés. Des motifs spiralés ont également été peints sur le visage de plusieurs défunts avant leur inhumation. Le style curviligne, qui prédomine dans le tatouage et les peintures corporelles du Tarim, se retrouve un peu plus tard dans la culture de Pazyryk (Altaï, seconde moitié du 1er millénaire avant notre ère). Le répertoire ornemental est cette fois figuratif et fantastique (thèmes animaliers) et la technique particulièrement virtuose. Ce type de tatouage affecte aussi bien les hommes que les femmes. Le tatouage thérapeutique punctiforme est également attesté dans cette culture. Un rapport direct existe entre cette forme très élaborée de parure personnelle et l'économie de prestige à laquelle participent la plupart des productions artistiques des cultures steppiques au 1er millénaire avant notre ère. La valeur de ces productions résulte d'une triple capitalisation (matérielle, symbolique et esthétique). 2. Traditions de l'âge ethnographique . Les descriptions des récits de voyages et des premiers ethnographes permettent de repérer deux traditions de tatouage, aujourd'hui disparues, utilisant deux techniques différentes : l'une sise à l'est de l'Iénisseï, en Sibérie centrale et orientale (Toungouzes-Evenks, Inuits : tatouage cousu), l'autre en Sibérie occidentale, dans les plaines ...