Summary: | International audience Les situations observées en région Centre-Val de Loire, mais aussi au Groenland et au Brésil, nous permettent d’appréhender, dans leur diversité, la manière dont les institutions, les professionnels et les visiteurs définissent, promeuvent et pratiquent des espaces qualifiés de « naturels ». Les auteurs de cet ouvrage ont détaillé les conflits d’usages entre touristes, habitants, guides touristiques, directeurs de camping, ou associations de protection de l’environnement. Les enquêtes ont révélé la polysémie du terme « nature », ou plutôt, la diversité des perceptions que pouvait recouvrir cette notion selon les contextes et selon les positions. Nous avons notamment pu identifier des différences de définition ou d’appropriation de « la nature » entre les institutions, les professionnels et les vacanciers. L’enjeu de cette conclusion est de scruter les registres, les régimes et les ontologies qui organisent, valorisent, voire légitiment certaines pratiques et certains imaginaires de la nature aux dépens d’autres. L’hypothèse principale développée ici est que la promotion et l’organisation touristique, culturelle, scientifique et patrimoniale jouent tous la traditionnelle partition naturaliste, selon le régime (ou, l’instrument, pour rester dans la métaphore musicale) qui leur est propre, mais que les pratiques effectives des vacanciers de et dans la nature viennent quelque peu déstabiliser cette ontologie. Faut-il le rappeler ? La notion de nature est tout sauf universelle : c’est une catégorie historiquement et culturellement construite, le produit d’une ontologie particulière, le naturalisme, liée aux monothéismes et à la science occidentale. Or, ce que montrent les enquêtes de cet ouvrage, est que, si elle reste hégémonique, cette ontologie n’explique pas, ou plus seulement, certaines pratiques. De plus, ces représentations ne sont pas figées, séparées mais en relation, et en permanent ajustement selon les conjonctures et les configurations ...
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