Summary: | Quel intérêt pourrait présenter l'étude de l'impact humain sur l'environnement quand on sait que le Groenland fut tardivement peuplé (vers 2500 av. J.-C) par des populations de chasseurs-cueilleurs originaires d'Amérique du Nord ? Des agriculteurs se sont pourtant aventurés dans ces contrées a priori peu hospitalières, pendant les quelques siècles de l'optimum climatique médiéval, puis plus récemment, depuis le début du XXe siècle. L'aventure viking dans le sud du Groenland (qui débute avec Erik le Rouge en 985 et se termine vers 1450) constitue un modèle de référence particulièrement adapté pour l'étude des relations entre une communauté humaine et son environnement, de la conquête à l'abandon. À l'orée du XXe siècle, l'agriculture, pratiquée cette fois par les populations autochtones, est réintroduite sous la forme de l'élevage du mouton. Ce schéma de développement de pratiques agropastorales en deux phases chronologiquement distinctes apparaît alors comme original. Le schéma de la colonisation du Groenland par les agriculteurs est contraint par le climat et se limite à l'élevage. Le scénario groenlandais apparaît alors comme particulièrement bien adapté à un aller-retour entre les deux phases de peuplements. C'est cette " rétro-observation ", particulièrement bien documentée, qui fait l'intérêt du suivi de l'histoire de l'agriculture du Groenland.
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