Summary: | Notre étude porte sur les représentations des acteurs sociojudiciaires et socioprotectionnels, tant étatiques qu’atikamekw, qui travaillent auprès des Atikamekw Nehirowisiw pris en charge pour des situations qui concernent la délinquance et la protection de l’enfance. L’objectif général est d’analyser et de contraster les points de vue sur ces représentations tant à l’égard des pratiques d’intervention qu’à celui de leurs impacts. Les résultats générés par l’analyse de dix entretiens viennent souligner que la prise en charge dans les deux secteurs d’intervention, délinquance et protection de l’enfance, font l’objet de certaines adaptations de la part des acteurs insérés dans les structures d’intervention étatique, mais qu’elles font également l’objet de remises en question de la part des acteurs atikamewk qui souhaitent obtenir davantage d’autonomie. L’intervention en délinquance est le secteur le moins autonomisé alors que celui de la protection de l’enfance est devenu autonome, même si le cadre juridique étatique encadre encore le système d’intervention d’autorité atikamekw. Il ressort de notre analyse que les conceptions de l’intervention, que ce soit en délinquance ou en protection de l’enfance, restent très différentes selon l’origine ethnique des intervenants. En fin de compte, notre étude vient confirmer que les traditions juridiques atikamewk sont vivantes et inscrites dans un mouvement irréversible de revalorisation. Our study focuses on the representations of practioners from state and community organizations who work with Atikamekw Nehirowisiw in the field of delinquency and child welfare. The general objective is to analyze and contrast these representations both towards the practices of intervention as to their impacts. The results generated by the analysis of ten interviews come to underline that the intervention in both fields, delinquency and child welfare, is shaped by some adaptations on behalf of the actors inserted into state structures and are questioned, on behalf of the Atikamewk who request more autonomy. The delinquency intervention is the least empowered sector while that of the child welfare became autonomous even if state legal framework still frames the system of intervention of atikamekw authority. It emerges from our analysis that the conceptions of intervention, whether it is in delinquency or in child welfare, stay very different according to the ethnic origin. In short, our study comes to confirm that the aboriginal legal traditions are alive and registered in an irreversible movement of revitalization.
|