Littérature inuite en français : quelles stratégies de traduction ? Le cas du roman de Markoosie Patsauq

peer reviewed La parution, en 1969, du premier roman écrit par un Inuit, Markoosie Patsauq, Uumajursiutik unaatuinnamut, marque l’histoire de la littérature canadienne. Le Ministère des Affaires indiennes commande immédiatement à l’auteur une adaptation en anglais. Selon Marie Mossé, la littérature...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Gravet, Catherine
Other Authors: CIEPH - Ciéphumons, T203 - Communication écrite, R350 - Institut de recherche en sciences et technologies du langage
Format: Conference Object
Language:French
Published: 2022
Subjects:
Online Access:https://orbi.umons.ac.be/handle/20.500.12907/42751
https://hdl.handle.net/20.500.12907/42751
Description
Summary:peer reviewed La parution, en 1969, du premier roman écrit par un Inuit, Markoosie Patsauq, Uumajursiutik unaatuinnamut, marque l’histoire de la littérature canadienne. Le Ministère des Affaires indiennes commande immédiatement à l’auteur une adaptation en anglais. Selon Marie Mossé, la littérature inuite écrite, issue de la littérature orale , est essentiellement plurilingue dans la mesure où, au Nunavik (anciennement Nouveau Québec), l’Inuit « pense entre trois langues » (inuktitut, anglais et français). Très vite Claire Montreuil donne une première traduction française de la version en anglais, sous le titre Le Harpon du chasseur. Quarante ans plus tard, paraît celle de Catherine Ego (2011). Et en 2020, Valérie Henitiuk et Marc-Antoine Mahieu réalisent une traduction française à partir du texte original en inuktitut, Kamik, Chasseur au harpon. Dans « À propos de la traduction », iels précisent leur objectif : « réaliser une traduction rigoureuse […] qui offrirait aux lecteurs et aux lectrices un accès intime au texte original rédigé par Patsauq dans sa langue maternelle » (p. 28). La traduction, en particulier de littérature « autochtone » dans une langue dominante, est un acte « inéluctablement politique » (p. 28) et, libérés de « certaines habitudes de lecture […] héritées de la colonisation », sans se soucier de « satisfaire un lectorat anglophone dominant », iels ont voulu respecter « le style, le vocabulaire et le tempo de l’auteur » pour que le lectorat « s’ouvre à une vision inuite du monde » (p. 31-32). Une analyse comparée de ces traductions devrait mettre en évidence la place accordée à la langue inuite.