Summary: | Les nombreux épisodes qui racontent d’une utilisation erronée d’instruments financiers sophistiqués tels que les produits dérivés de la part de quelques Pays souverains et de quelques administrations locales du monde entier, à partir des plus grandes (Milan) jusqu’aux plus petites (Narvik, située au dessus du cercle polaire arctique), nous donnent une idée, avant même de l’extension et de la gravité du phénomène ‘dérivés’, de l’importance d’une communication précise entre spécialistes et usagers. Les conséquences désastreuses sur les bilans des mairies et par conséquent sur le bien-être des citoyens (la ville de Narvik a du éteindre l’illumination publique pour faire face aux obligations découlant du contrat de swap précédemment signé), nous poussent à réfléchir sur la différence entre terminologie spécialisée et réception du grand public, dans ce cas spécifique les administrations, qui ne peuvent certainement pas être classées parmi les investisseurs avertis. Si le niveau croissant de la sophistication financière est un fait acquis, on ne peut pas en dire autant de l’information financière, souvent caractérisée par une certaine asymétrie, et plus en général du niveau d’alphabétisation financière des citoyens. Dans la présente étude, nous analyserons deux exemples de cette illusoire transparence : les contrats CDS (credit-default-swap ou swap de défaut) et les contrats Futures. Dans les deux cas, la communication financière finit par reléguer en arrière plan la complexe dimension conceptuelle et les aspects techniques, offrant une perspective partielle qui finit par se répandre et s’imposer parmi les médias généralistes. Le premier indicateur, les CDS, normalement considérés comme des assurances contre le risque de défaut d’un pays émetteur, ne fonctionnent pas toujours comme des sonnettes d’alarme, au point que certains analystes mettent en doute leur capacité réelle de signaler un défaut. On se demande : chat ou canari ? Le cas des Futures est ...
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