Summary: | In the summer of 2018, Kanata, Lepage’s show depicting the destiny of Canada’s Indigenous peoples, presented by the Théâtre du Soleil, was accused of cultural appropriation and was cancelled in Quebec, but remained on theatre programmes in France. Does a white person not have the right to tell the story of the First Nations? This article explores what is at stake in this controversy for theatrical representation. Although Indigenous struggles to have their history recognized and find spaces for their own expression are legitimate, the accusation of cultural appropriation, which places culture and identity on the same plane, forbids any representation of the other. How might mimetic arts be possible when identity between the one representing and the one represented becomes a criterion? Beyond the question of the legitimacy of an artist to speak for the other, the aesthetic structure must be questioned, for, though it may be awkward/gauche, it may indeed relay a form of racism, albeit involuntary. But this is not the case for Kanata. À l’été 2018, le spectacle de Lepage avec la troupe du Théâtre du Soleil, Kanata – qui évoque le sort des Autochtones au Canada – est accusé d’appropriation culturelle et annulé au Québec même s’il reste programmé en France : un Blanc n’a-t-il pas le droit de raconter l’histoire des opprimés des Premières Nations ? Le présent article examine les enjeux que soulève cette controverse pour la représentation théâtrale. Même si les revendications des Autochtones à faire reconnaître leur histoire et à obtenir des espaces d’expression sont légitimes, l’accusation d’appropriation culturelle, en mettant sur le même plan identité et culture, interdit toute représentation de l’autre. Comment rendre encore possibles les arts mimétiques si l’on exige identité et appartenance entre le représenté et le représentant ? Plus que la légitimité du créateur à parler de l’autre, il faut interroger le dispositif artistique qui, s’il est maladroit, peut effectivement relayer une forme de racisme, même ...
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