Au-delà de la médiation linguistique : le rôle de l’interprète dans les négociations des traités conclus avec les Autochtones du Canada (1850-1923)

The purpose of this paper is to analyze the role of interpreters during the negotiation of land surrender treaties signed with Canada’s First Nations from 1850 to 1923. Firstly, the context of the negotiations is examined and some preliminary information about the interpreters is provided. The role...

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Bibliographic Details
Published in:TTR : traduction, terminologie, rédaction
Main Author: Agrifoglio, Marjorie
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: Association canadienne de traductologie 2004
Subjects:
Online Access:https://doi.org/10.7202/013276ar
http://id.erudit.org/iderudit/013276ar
Description
Summary:The purpose of this paper is to analyze the role of interpreters during the negotiation of land surrender treaties signed with Canada’s First Nations from 1850 to 1923. Firstly, the context of the negotiations is examined and some preliminary information about the interpreters is provided. The role of interpreters includes the functions of “negotiator”, “informant” and “advisor”, going beyond simple linguistic mediation. Secondly, we present some theoretical considerations to conceive of interpreting as an instrument of assimilation and resistance, as well as a vehicle for transmitting values and not just content. By acknowledging and analyzing the power of the interpreter to become “visible” and intervene deliberately in the exchange, we are able to define interpreting as a social, cultural and ideological act. L’objet de cet article est d’analyser le rôle des interprètes dans les négociations des traités de cession de territoire conclus avec les Autochtones au Canada entre 1850 et 1923. Nous examinons, dans un premier temps, le contexte des négociations et présentons quelques données préliminaires sur les interprètes qui y ont participé. Il apparaît que le rôle des interprètes se caractérisait par le cumul des fonctions de « négociateur », d’« informateur » et de « conseiller » et qu’il allait donc bien au-delà de la médiation linguistique. Dans un deuxième temps, nous présentons quelques considérations théoriques sur l’interprétation conçue comme instrument d’assimilation ou de résistance, ainsi que comme véhicule pour transmettre des valeurs et non seulement des contenus. Ainsi, c’est en reconnaissant et en analysant le pouvoir qu’a l’interprète de devenir « visible » et d’intervenir délibérément dans le déroulement des rencontres que l’on peut envisager l’interprétation comme un acte social, culturel et idéologique.