Le Motif de « L'Autre de l'Autre » dans l'œuvre de Jean Lods : naissance d'un nouvel engagement ?
Né en France en 1938, Jean Lods a vécu son enfance et son adolescence à l'île de la Réunion. Composée de six romans qui revisitent le genre autofictionnel, son œuvre est considérée par les insulaires comme appartenant à leur littérature. Elle propose notamment une représentation du jeune départ...
Main Author: | |
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Format: | Other/Unknown Material |
Language: | French |
Published: |
2003
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Online Access: | https://hdl.handle.net/20.500.12278/136374 https://oskar-bordeaux.fr/handle/20.500.12278/136374 |
Summary: | Né en France en 1938, Jean Lods a vécu son enfance et son adolescence à l'île de la Réunion. Composée de six romans qui revisitent le genre autofictionnel, son œuvre est considérée par les insulaires comme appartenant à leur littérature. Elle propose notamment une représentation du jeune département français dans les années 1940 – 1950. L'ancienne colonie et la métropole du passé rencontrent l'île et les capitales urbaines françaises d'aujourd'hui. La distanciation est à la fois le fait du temps, de l'éloignement géographique et de l'ironie. Les stéréotypes hérités de la colonisation font de ces espaces des lieux fantasmatiques et des lieux d'errances. L'analyse de ces clichés permet de rendre compte des fantasmes aliénants desquels les narrateurs lodsiens tentent de s'affranchir et de mieux apprécier les démarches qu'ils élaborent pour s'en détacher. L'une des particularités de l'œuvre de Jean Lods au sein de la littérature réunionnaise francophone réside dans le huis clos que réalisent l'île, la France et l'espace que nous appelons « nordique » car constitué du pôle Nord, d'une île de l'archipel des Wadden (Mer du Nord) et d'une lagune sur laquelle sévit un climat humide et froid. En effet, cet espace nordique apparaît comme l'issue et l'aboutissement de l'entre–deux passionnel que se livrent l'île et le continent. Il est à la fois l'autre du continent et l'autre de l'île. Par son vide et son épure, le pôle exerce son attraction : son inconnue est à la fois fin et commencement. L'île des Wadden et une lagune sans nom s'imposent dans la composition romanesque comme l'atelier de l'écriture en cours. Aux fantasmes coloniaux s'oppose l'appréhension fantasmatique de l'espace nordique. L'écriture romanesque de Jean Lods ne donne-t-elle lieu qu'à une mise en scène des fantasmes coloniaux ? Dans quelle mesure cette œuvre littéraire illustre-t-elle et surmonte-t-elle les contradictions intrinsèques de l'hosti-pet-s, du pouvoir d'hospitalité ? This communication has been composed as part of researches for a doctorial dissertation about the textualisation of the insular space in Jean Lods's work. It was given at a symposium the 28th november 2003, to the French Institute of London, for the Annual International Conference of the Society for Francophone Postcolonial Studies, about “Postcolonialism : the new comparatism?”. |
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