Re-placer les objets : Pratiques historiques pour la deu­xième ère des musées

L’analyse historique de l’évolution des musées canadiens d’anthropologie et de leurs attitudes face aux objets des Premières nations conduit à mettre en évidence le poids des contestations des décennies 1980-1990. Dans une perspective postcoloniale, il s’agit de restituer aux communautés leur respon...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Phillips, Ruth
Format: Article in Journal/Newspaper
Language:French
Published: Université d'Avignon et des Pays du Vaucluse 2018
Subjects:
Online Access:http://journals.openedition.org/culturemusees/838
Description
Summary:L’analyse historique de l’évolution des musées canadiens d’anthropologie et de leurs attitudes face aux objets des Premières nations conduit à mettre en évidence le poids des contestations des décennies 1980-1990. Dans une perspective postcoloniale, il s’agit de restituer aux communautés leur respon­sabilité, et parfois leur pleine propriété, à l’égard d’artefacts qu’elles jugent indûment placés sous les regards de tous dans les musées issus de l’impératif de la visibilité de la science. L’auteure plaide pour un aggiornamento radical des musées canadiens des XIXe et XXe siècles au prix de sorties d’une partie de leurs collections qui sont aussi autant de disparitions. Passant du monde du visible pour rejoindre celui de l’invisible, ces objets sont relocalisés et recontextualisés in situ. Le sacrifice éventuel de l’intérêt tant esthé­tique que scientifique de certaines pièces, désormais disparues, n’est pas sous-estimé, qui peut conduire à mésestimer l’art autoch­tone. Mais c’est le prix à payer pour une reconnaissance des valeurs de la différence, et à l’éthique du nouvel âge des musées. The historical analysis of the evolution of Cana­dian anthropology museums as well as the evolution of their atti­tudes with regard to the First Nations objects has led to a re-examination of the force of the contestations of the 1980-90’s. From a postcolonial perspective, this means returning responsability to communities and sometimes also full ownership of the arte­facts that in their opinion was wrongfully displayed to the public in the museums born from the requirement of the visibility of knowledge. The author calls for a radical aggiornamento of 19h and 20thcenturies Canadian museums, at the cost of depleting part of their collections which also means that these objects could disap­pear. Leaving the visible world to join the invisible one, these objects are relocated and recontextualized in situ. The possible sacrifice of the aesthetic and academic interest of certain pieces that would disappear is not to be underrated ...