Summary: | Ce numéro propose une libre exploration - très richement illustrée - de quelques-unes des manières et des raisons dont la littérature orale peut inspirer des créateurs, dessinateurs, peintres, sculpteurs, plasticiens, imagiers. Le voyage conduit aux extrêmes du temps - de la culture magdalénienne aux installations contemporaines d'Annette Messager -, et aux extrêmes de l'espace, du Grand Nord (tambours chamanes ou graphismes inuit) aux tikis des Îles Marquises. Il s'agit de donner à voir et à comprendre comment les systèmes expressifs peuvent s'autonomiser de la parole et entretenir entre eux, et entre eux et la parole, une grande variété de rapports que règle la coutume ou que réinvente l'artiste (peinture kija des aborigènes d'Australie, figurines qui parlent chez les Balega d'Afrique ou verbe tissé des molas du Panama). Ainsi s'étend le périmètre de l'oralité au-delà de son aire sémio-linguistique habituelle et se complexifie, sinon se typifie, la dynamique des interactions entre pratiques langagières et pratiques artistiques. L'ensemble des contributions permettent de prendre une conscience toujours plus colorée de la diversité des ontologies qui organisent nos visions du monde et d'illustrer la beauté du geste créateur quand l'artiste qui a de l'étoffe croise l'étoffe de la parole.
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