Amérindiens et Québécois francophones dans le film “La canne à pêche” d’Anne Hébert et de Fernand Dansereau : le même et l’autre/même/ment

La Canne à pêche, produit par L'Office National du Film en 1959 d'après un conte d'Anne Hébert, peut s'interpréter comme tentative de légitimer l’occupation québécoise d'un territoire jadis amérindien. Cette légitimation se fonde sur le transfert, par le père amérindien à sa...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Bishop, Neil B.
Format: Book Part
Language:French
Published: Presses Sorbonne Nouvelle 2018
Subjects:
ACB
Online Access:http://books.openedition.org/psn/5135
Description
Summary:La Canne à pêche, produit par L'Office National du Film en 1959 d'après un conte d'Anne Hébert, peut s'interpréter comme tentative de légitimer l’occupation québécoise d'un territoire jadis amérindien. Cette légitimation se fonde sur le transfert, par le père amérindien à sa fille métisse Claudia (dix ans), d'une valeur amérindienne fondamentale : le rapport respectueux et harmonieux avec la nature. Malgré cette position pro-écologique en avance sur son temps, malgré sa présentation empathique du personnage et d'une valeur amérindiens, le film légitime l'élimination des Amérindiens, de leur mode de vie et de presque toutes leurs valeurs, de l'évolution continue de la société québécoise. Il propose donc une solution inacceptable au problème des rapports québéco-amérindiens, mais reflète bien sans doute la position actuelle de nombreux Canadiens dans diverses provinces concernant leurs rapports avec les Premières Nations. The film La Canne à pêche ('The Fishing Rod"), produced by the NFB in 1959 and based on a story by Anne Hébert, may be seen as attempting to legitimize Québécois occupation of territory that was once Amerindian. This legitimization is founded on the transfer, by the Amerindian father, of a fundamental Amerindian value - respect for and harmony with Nature - to his Métis daughter, Claudia (age ten). Despite the film's then avant-garde ecological position, sympathetic treatment of its Amerindian character, and the hommage it pays to one Amerindian value, it legitimizes the elimination of the Amerindians, their life style and almost all their values from the ongoing growth of Québec society. The film thus presents an unacceptable approach to the issue of Amerindian-Québécois relations, but may accurately reflect the position many Canadians in various provinces still espouse regarding their relations with the First Nations.