Dénommer pour dominer, dominer en dénommant. Peut-on "dé-passer" la blessure d'un nom-macule "en-registré" ?

Les faits sont têtus : aux lendemains de l'Abolition, une distribution de noms d'état civil affligeants a piégé de façon pérenne nombre de nouveaux libres. Ce délit signait non seulement à sa manière la contestation des maîtres à l'émancipation des esclaves, mais une bonne f...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Chanson, Philippe
Format: Moving Image (Video)
Language:French
Published: CRILLASH : Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines 2013
Subjects:
Online Access:http://www.manioc.org/fichiers/V13192
Description
Summary:Les faits sont têtus : aux lendemains de l'Abolition, une distribution de noms d'état civil affligeants a piégé de façon pérenne nombre de nouveaux libres. Ce délit signait non seulement à sa manière la contestation des maîtres à l'émancipation des esclaves, mais une bonne fois encore cette manie coloniale de dénommer pour dominer ou de dominer en dénommant. Débordant ici notre ouvrage sur "La blessure du nom" (Academia, 2008), cette contribution reprend les questions liées de fait aux blessures traumatiques qu'a représenté, pour de nombreux antillais-es, cette attribution de patronymes stigmatisants imposés, cherchant à décrypter en quoi ces procédés ont été pervers et pourquoi finalement de tels micro-textes littéralement « en-registrés » peuvent véhiculer une « douleur linguistique » et morale profonde.