Conséquences sur l'avifaune nicheuse de la réserve naturelle des îlets de Sainte-Anne (Martinique) de la récente invasion du Rat noir (Rattus rattus), établies à l'issue d'une tentative d'éradication

Since 1995, the 4 Sainte-Anne Islets were under the protected status of Natural Reserve because of the major role they play for the nesting of 2 marine bird species at the scale of the Lesser Antilles and 3 more at the scale of the Martinique Island (French West Indies). The Ship Rat (Rattus rattus)...

Full description

Bibliographic Details
Main Authors: PASCAL, Michel, BRITHMER, Ronald, LORVELEC, Olivier, VENUMIERE, Nadine
Other Authors: INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), Unité SCRIBE, Équipe Gestion des Populations Invasives, Campus de Beaulieu, F-35042 Rennes Cedex, Parc Naturel Régional de la Martinique, BP 437, Domaine de Tivoli, F-97200 Fort-de-France
Format: Conference Object
Language:French
Published: Société nationale de protection de la nature et d'acclimatation de France, Paris (FRA) 2004
Subjects:
Online Access:http://hdl.handle.net/2042/55600
Description
Summary:Since 1995, the 4 Sainte-Anne Islets were under the protected status of Natural Reserve because of the major role they play for the nesting of 2 marine bird species at the scale of the Lesser Antilles and 3 more at the scale of the Martinique Island (French West Indies). The Ship Rat (Rattus rattus) invaded these islets may be as recently as 1996 or 1997. In November 1999, an attempt to eradicate this alien species by successive trapping and poisoning was conducted by the Martinique Regional Natural Park who is in charge of the management of the natural reserve. To evaluate the impact of the management of the Ship Rat populations, breeding data for Audubon’s Shearwater (Puffinus lherminieri), Brown Noddy (Anous stolidus), Bridled Tern (Sterna anaethetus), and Red-billed Tropicbird (Phaethon aethereus), were collected since 1997 solely on the Hardy Islet. A semi-quantified inventory of the herpetofauna and terrestrial carcinofauna began in 2001-02 on the same island. Controls of the eradication operation were done in January 2001 and 2002. Only the eradication of the Percé Islet Ship Rat population was verified. In 2001 and 2002, the Hardy Islet Ship Rat population size was respectively 3 and 28 % of the initial one. The decrease of the Hardy Islet Ship Rat population induced an increase of the breeding success of Audubon’s Shearwater and Brown Noddy from respectively 0 and 5 % in 1999, before the eradication attempt, to 61 and 90 % in 2000 and to 63 and 85 % in 2001, after the eradication attempt. Between 1999 and 2002 the number of the terrestrial crab Gecarcinus ruricola increased from 0.85 to 1.36 for 100 traps-nights. The relationship between the increase of trapped crabs and the drop of the Ship Rat size population remains to be rigorously established by further data. The failure of the eradication of 3 island Ship Rat populations among 4 was attributed to a bad efficiency of toxic bait. A new eradication campaign took place in January 2002. Its results will not be available until 2003. The very recent diagnostic of the Ship Rat invasion and the quick decision to attempt to eradicate the rodent were the result of a peer systematic survey of these islands by scientists and wildlife rangers. Up to date quantified or half-quantified inventories of fauna and flora have to be done before eradication in order to evaluate its impact. The build-up of such inventories is clearly pointed as one of the main missions devoted to the protected areas by the French Ministry of Environment Les 4 îlets de Sainte-Anne (Martinique, Antilles françaises) bénéficient depuis 1995 du statut de réserve naturelle en raison de l'important rôle qu'ils assument à l'échelle des Petites Antilles vis-à-vis de la nidification de 5 espèces d'oiseaux marins. Le caractère important des perturbations occasionnées par le Rat noir (Rattus rattus) sur ces populations aviennes a conduit le Parc Régional de la Martinique, gestionnaire de la réserve naturelle, à tenter l'éradication du rongeur allochtone. Un état initial, première phase de l'opération, a débuté dès 1997 sur le seul îlet Hardy par l'évaluation du succès de reproduction du Puffin d'Audubon (Puffinus Iherminieri), du Noddi brun (Anous stolidus), de la Sterne bridée (Sterna anaethetus) et du Phaéton à bec rouge (Phaethon aethereus), et s'est poursuivi en 2001-02 par l'inventaire semi-quantifié de l'herpétofaune et de la carcinofaune terrestre. Le résultat de l'opération d'éradication, conduite en novembre 1999 et fondée sur l'usage successif du piégeage non vulnérant et de la lutte chimique, a été contrôlé en janvier 2001 et en janvier 2002. Ces contrôles permettent de conclure que seule l'éradication de la population de rongeurs de l'îlet Percé est acquise. La population de l'îlet Hardy a été réduite à 3 et 28 % de son effectif initial en 2001 et 2002 respectivement. Cette réduction d'effectif a généré un accroissement du succès reproducteur du Puffin d'Audubon et du Noddi brun, le faisant passer de respectivement 0 et 5 % en 1999, à 61 et 90 % en 2000 et à 63 et 85 % en 2001. Par ailleurs l'indice d'abondance du Crabe zombi (Gecarcinus ruricola) s'est accru de 0,85 à 1,36 captures pour 100 nuits-pièges entre 1999 et 2002. La relation de cause à effet entre cet accroissement de l'indice d'abondance et la réduction d'effectif de la population de Rats noirs ne sera rigoureusement établie qu'à l'issue d'un suivi prolongé sur plusieurs années. La cause probable de l'échec de l'éradication des populations de Rats noirs de 3 des îlots traités est attribuée à l'inadéquation de l'appât toxique employé. La dernière tentative d'éradication mise en place en janvier 2002 pallie cette cause probable d'échec. Son résultat devra être établi en janvier 2003. C'est à une veille systématique des gardes et des scientifiques travaillant sur la réserve naturelle que l'on doit le diagnostic précoce de son envahissement par le Rat noir et la prise de décision rapide de son éradication selon une stratégie permettant d'en évaluer, a posteriori, l'efficacité et l'intérêt au plan de la biologie de la conservation. Déterminer l'impact d'une espèce allochtone sur le fonctionnement de son écosystème d'accueil nécessite de disposer d'inventaires systématiques détaillés, quantifiés ou semi-quantifiés, et régulièrement mis à jour, activité qui devrait s'inscrire dans la mission d'observatoire du vivant conférée par le Ministère de l'Environnement aux espaces protégés.