Pertinence des épistémologies autochtones face à l’intensification de la saison des feux de forêt en zone boréale

Les changements climatiques amplifient la saison des feux de forêt dans la forêt boréale canadienne en addition aux effets de la gestion des feux de forêt centrée sur leur exclusion. Les communautés autochtones sont bien plus affectées par cette intensification de la saison des feux que les communau...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Les Cahiers du CIÉRA
Main Author: Gonzalez Bautista, Noémie
Format: Text
Language:French
Published: Les Cahiers du CIÉRA 2023
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1107140ar
https://doi.org/10.7202/1107140ar
Description
Summary:Les changements climatiques amplifient la saison des feux de forêt dans la forêt boréale canadienne en addition aux effets de la gestion des feux de forêt centrée sur leur exclusion. Les communautés autochtones sont bien plus affectées par cette intensification de la saison des feux que les communautés non-autochtones et, chaque saison des feux, on voit maintenant apparaître dans les médias la mention de communautés des Premières Nations qui vivent une évacuation. À travers l’étude de trois feux qui ont brûlé à proximité de la communauté atikamekw de Wemotaci, au Québec, complétée par l’analyse de publications de recherches similaires portant sur les relations entre les Premières Nations, les feux et la gestion officielle des feux de forêt dans d’autres régions du Canada, je montre en quoi l’intégration des épistémologies autochtones à la gestion des feux de forêt pourrait contribuer à atténuer les conséquences de l’intensification des feux en forêt boréale. Les cas présentés montrent en effet que les membres des Premières Nations portent des savoirs et savoir-faire concernant le feu dans une épistémologie différente de celle qui domine la gestion des feux et qui inclut des approches différentes d’une exclusion totale du feu ou d’une protection de certaines valeurs particulières comme c’est le cas dans la gestion officielle. Certaines Premières Nations portent aussi des pratiques de brûlage culturel qui permettraient d’atténuer les effets de l’intensification de la saison des feux. L’inclusion de cette épistémologie contribuerait également à contrer les effets d’un système colonial qui a amené — entre autres choses — les membres des Premières Nations à être exclus de la gestion des feux de forêt, un élément à part entière de leur relation au territoire.