L’épidémie de poliomyélite de 1948-1949 : Chamanisme, force vitale et auto-sacrifice chez les Inuit du Kivalliq

À l’automne 1948, une « maladie étrange » fait son apparition à Igluligaarjuk (Chesterfield Inlet), un petit village de la baie d’Hudson. Les Soeurs Grises en charge de l’hôpital sont les premières à sonner l’alerte. Dans les camps, les décès se multiplient et les enterrements s’opèrent dans la préc...

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Published in:Revue d’études autochtones
Main Author: Laugrand, Frédéric
Format: Text
Language:French
Published: Société Recherches autochtones au Québec 2022
Subjects:
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spelling fterudit:oai:erudit.org:1105914ar 2024-04-21T07:59:46+00:00 L’épidémie de poliomyélite de 1948-1949 : Chamanisme, force vitale et auto-sacrifice chez les Inuit du Kivalliq Laugrand, Frédéric 2022 http://id.erudit.org/iderudit/1105914ar https://doi.org/10.7202/1105914ar fr fre Société Recherches autochtones au Québec Érudit Revue d’études autochtones vol. 52 no. 1-2 (2022-2023) http://id.erudit.org/iderudit/1105914ar doi:10.7202/1105914ar © FrédéricLaugrand, 2023 Inuit épidémies poliomyélite chamanes chamanisme force vitale auto-sacrifice epidemics polio shamans shamanism life force self-sacrifice epidemias poliomielitis chamanismo fuerza vital autosacrificio text 2022 fterudit https://doi.org/10.7202/1105914ar 2024-03-27T17:47:58Z À l’automne 1948, une « maladie étrange » fait son apparition à Igluligaarjuk (Chesterfield Inlet), un petit village de la baie d’Hudson. Les Soeurs Grises en charge de l’hôpital sont les premières à sonner l’alerte. Dans les camps, les décès se multiplient et les enterrements s’opèrent dans la précipitation. Des médecins sont envoyés d’urgence en avion, tel le docteur Moody qui décrète une vaste zone de confinement au début de l’hiver 1949, l’une des plus grandes dans l’histoire canadienne. Du côté des Inuit, la vague des décès continue. Des évacuations se font par avion et plusieurs Inuit meurent dans le sud du pays, loin de leurs familles. À l’été 1949, de nombreux malades refusent alors d’être évacués. D’autres cherchent des solutions du côté des chamanes. La tradition orale a gardé en mémoire le cas de Nagjuk qui finit par s’offrir lui-même en sacrifice, ayant indiqué auparavant à ses compagnons que seule sa mort pourrait stopper le mal. À partir de plusieurs témoignages recueillis auprès d’Inuit de la région et de soeurs missionnaires qui ont vécu l’épidémie jour après jour, une double analyse est proposée. La première, historique, revient sur la chronologie des événements tels qu’ils sont rapportés par les soeurs. La seconde, de portée anthropologique, interroge les gestes du chamane à se donner la mort. L’épidémie de poliomyélite révèle l’importance de la force vitale et la pratique du don de soi au sein du chamanisme inuit. In the Fall of 1948, a “strange disease” appeared in Igluligaarjuk (Chesterfield Inlet), a small village on Hudson Bay. The Grey Nuns in charge of the hospital were the first to sound the alarm. In the camps, the number of deaths multiplied and burials were carried out in a hurry. Doctors were rushed in by plane, such as doctor Moody who decreed a vast confinement zone at the beginning of the winter of 1949, one of the largest in Canadian history. On the Inuit side, the wave of deaths continued. Evacuations were carried out by plane and many Inuit died in the south of Canada, far ... Text Chesterfield Inlet Hudson Bay inuit Kivalliq Érudit.org (Université Montréal) Revue d’études autochtones 52 1-2 57
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description À l’automne 1948, une « maladie étrange » fait son apparition à Igluligaarjuk (Chesterfield Inlet), un petit village de la baie d’Hudson. Les Soeurs Grises en charge de l’hôpital sont les premières à sonner l’alerte. Dans les camps, les décès se multiplient et les enterrements s’opèrent dans la précipitation. Des médecins sont envoyés d’urgence en avion, tel le docteur Moody qui décrète une vaste zone de confinement au début de l’hiver 1949, l’une des plus grandes dans l’histoire canadienne. Du côté des Inuit, la vague des décès continue. Des évacuations se font par avion et plusieurs Inuit meurent dans le sud du pays, loin de leurs familles. À l’été 1949, de nombreux malades refusent alors d’être évacués. D’autres cherchent des solutions du côté des chamanes. La tradition orale a gardé en mémoire le cas de Nagjuk qui finit par s’offrir lui-même en sacrifice, ayant indiqué auparavant à ses compagnons que seule sa mort pourrait stopper le mal. À partir de plusieurs témoignages recueillis auprès d’Inuit de la région et de soeurs missionnaires qui ont vécu l’épidémie jour après jour, une double analyse est proposée. La première, historique, revient sur la chronologie des événements tels qu’ils sont rapportés par les soeurs. La seconde, de portée anthropologique, interroge les gestes du chamane à se donner la mort. L’épidémie de poliomyélite révèle l’importance de la force vitale et la pratique du don de soi au sein du chamanisme inuit. In the Fall of 1948, a “strange disease” appeared in Igluligaarjuk (Chesterfield Inlet), a small village on Hudson Bay. The Grey Nuns in charge of the hospital were the first to sound the alarm. In the camps, the number of deaths multiplied and burials were carried out in a hurry. Doctors were rushed in by plane, such as doctor Moody who decreed a vast confinement zone at the beginning of the winter of 1949, one of the largest in Canadian history. On the Inuit side, the wave of deaths continued. Evacuations were carried out by plane and many Inuit died in the south of Canada, far ...
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