Un siècle d’images filmiques de la Tchoukotka : Des premières expéditions cinématographiques au cinéma autochtone sibérien

Cet article examine la représentation filmique de la Tchoukotka et de ses habitants depuis les premiers temps de l’image animée jusqu’aux films diffusés sur Internet. Ce siècle d’images filmiques de la Tchoukotka peut être divisé en trois grands moments. Le premier est celui du début du cinéma muet,...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Études/Inuit/Studies
Main Author: Damiens, Caroline
Format: Text
Language:French
Published: Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIÉRA) 2021
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1090312ar
https://doi.org/10.7202/1090312ar
Description
Summary:Cet article examine la représentation filmique de la Tchoukotka et de ses habitants depuis les premiers temps de l’image animée jusqu’aux films diffusés sur Internet. Ce siècle d’images filmiques de la Tchoukotka peut être divisé en trois grands moments. Le premier est celui du début du cinéma muet, où la Tchoukotka attire des opérateurs de divers horizons à la recherche d’images spectaculaires d’un bout du monde et de ses habitants « exotiques ». À partir de l’avènement du pouvoir bolchevique, et plus particulièrement de la période stalinienne, se met en place un répertoire de motifs globalement homogènes autour de la mise en scène de la libération des Tchouktches par le pouvoir. Le dernier moment, celui d’un cinéma autochtone de Tchoukotka, commence dans les années 1970 par le passage de l’écrivain tchouktche Iouri Rytkhéou au scénario, donnant naissance à un cinéma sibérien qui s’épanouira véritablement dans la période postsoviétique. Cette analyse sur le long terme permet de mettre au jour les ruptures et les continuités dans le régime de représentation, c’est-à-dire le répertoire d’images qui interagissent entre elles à un moment historique donné, de la Tchoukotka à l’écran. Elle permet également d’interroger dans sa complexité le long moment soviétique qui constitue une période où les Autochtones de Tchoukotka, souvent génériquement présentés comme Tchouktches, sont particulièrement présents sur les écrans et où, grâce à la politique soviétique de promotion des minorités, permet à l’un de ses représentant de passer derrière la caméra. This article examines the filmic representation of Chukotka and its inhabitants from the earliest days of the moving image to the films distributed on the Internet. This century of filmic images of Chukotka can be divided into three main moments. The first is that of the beginning of silent cinema, when Chukotka attracted operators from various horizons in search of spectacular images of a faraway world and its “exotic” inhabitants. From the advent of Bolshevik power, and ...