« Du moins, je l’imagine ». Les reportages littéraires de Maylis de Kerangal ou comment imaginer le réel

Si dans l’oeuvre de Maylis de Kerangal, le réel se fait matériau privilégié de l’écriture de la fiction, inversement, dans Un chemin de tables (2016) et dans Kiruna (2019), la fiction est le matériau et la méthode privilégiés de l’écriture du réel. Dans cet article, il est question de l’articulation...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Études françaises
Main Authors: Bordeleau-Pitre, Émile, Lefort-Favreau, Julien
Format: Text
Language:French
Published: Les Presses de l’Université de Montréal 2021
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1086998ar
https://doi.org/10.7202/1086998ar
Description
Summary:Si dans l’oeuvre de Maylis de Kerangal, le réel se fait matériau privilégié de l’écriture de la fiction, inversement, dans Un chemin de tables (2016) et dans Kiruna (2019), la fiction est le matériau et la méthode privilégiés de l’écriture du réel. Dans cet article, il est question de l’articulation entre réel et fiction au sein de textes hybrides que nous considérons comme des reportages littéraires. Ces deux récits mettent en lumière des enjeux sociaux (notamment la concurrence dans le milieu du travail et les écueils du capitalisme) et nuancent la recherche documentaire et l’enquête de terrain selon une esthétique. La saisie du réel est structurée par les procédés littéraires de la fiction sans qu’en souffre la dimension documentaire de l’entreprise. If in the work of Maylis de Kerangal reality is the preferred material of fiction writing, conversely, in Un chemin de tables (2016) and Kiruna (2019), fiction is the preferred material and method for non-fiction writing. This article discusses the articulation of reality and fiction in hybrid texts which we consider to be literary journalism. These two narratives highlight social issues (specifically workplace competition and the pitfalls of capitalism) and nuance documentary research and field investigation according to an aesthetics. Fiction uses literary devices to structure the capture of reality without disrupting the documentary dimension of the enterprise.