La présence autochtone et la figure du médiateur blanc dans le cinéma des Premières Nations

Pendant de nombreuses décennies, les Premières Nations furent un sujet de prédilection pour les cinéastes qui se présentèrent comme les médiateurs d’une culture envisagée selon un point de vue extérieur. La récente prise en charge de leur représentation par les autochtones eux-mêmes a permis un renv...

Full description

Bibliographic Details
Published in:Recherches amérindiennes au Québec
Main Author: Bertrand, Karine
Format: Text
Language:French
Published: Recherches amérindiennes au Québec 2015
Subjects:
Online Access:http://id.erudit.org/iderudit/1035164ar
https://doi.org/10.7202/1035164ar
Description
Summary:Pendant de nombreuses décennies, les Premières Nations furent un sujet de prédilection pour les cinéastes qui se présentèrent comme les médiateurs d’une culture envisagée selon un point de vue extérieur. La récente prise en charge de leur représentation par les autochtones eux-mêmes a permis un renversement des rôles, la mise en image de leur culture passant par une revitalisation de la mémoire ancestrale et par la création d’une nouvelle communauté audiovisuelle rassemblée autour du film. Cet article tente de démontrer comment, au sein d’oeuvres telles que Le jour avant le lendemain (2008) et Atanarjuat (2001), la figure du médiateur blanc devient à son tour « tiers absent », sa présence étant suggérée de façon tacite à l’intérieur de la diégèse ainsi qu’à travers l’appropriation d’un médium étranger. L’auteure montre également comment le film et ses participants se présentent à leur tour comme des passeurs de mémoire, à travers la relation qui se crée entre l’oeuvre et les spectateurs lors des projections organisées dans les communautés. For many decades, First Nations Peoples have been subjects of choice for filmmakers who presented themselves as mediators of a culture that has been portrayed through an external point of view. However, indigenous peoples have recently taken the means to assume responsibility for their representation, creating films that show the rebirth of their culture, through a revitalization of ancestral knowledge and through the creation of a new audiovisual community coming together around the film process. This article attempts to demonstrate how, within films like Before Tomorrow (2008) and Atanarjuat (2001) the white mediator becomes himself an « absent third party », his presence being tacitly suggested within the diegesis, as well as through the appropriation of a foreign medium. It is also shown how indigenous movies and their participants present themselves as transmitters of memory, through the relation that is built between film and spectators during screenings that occur in their communities. Durante varias décadas, Las Primeras Naciones fueron uno de los temas predilectos de los cineastas, los cuales se presentaban como mediadores de una cultura considerada desde un punto de vista externo. El reciente apoyo indígena en su propia representación ha permitido una inversión en los roles, creando imágenes de su cultura a través de la revitalización de la memoria ancestral y de la creación de una nueva comunidad audiovisual reunida alrededor de los filmes.Este artículo intenta demostrar cómo dentro de las obras “Le jour avant le lendemain (2008)” y “Atanarjuat (2001)”, la figura del mediador blanco se transforma en “tercero-ausente”, su presencia sugerida de manera tácita al interior de la diégesis, así como a través de la apropiación de un medio extranjero. El autor muestra igualmente como la película y sus participantes se presentan uno a la vez, como transmisores de memoria, a través de la relación que se crea entre la obra y sus espectadores a la hora de ser proyectada dentro de las comunidades.